Le détournement par le polisario de l’aide humanitaire européenne persiste
Le détournement par le polisario de l’aide humanitaire européenne destinée aux camps de Tindouf persiste, a relevé Me Stéphane Rodrigues, avocat au barreau de Bruxelles.
Répondant aux questions de la MAP sur les allégations colportées par la propagande algérienne faisant état de l’inexistence de ces détournements, Me Rodrigues, qui avait dénoncé devant la 4 ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU la poursuite de ces détournements par les dirigeants du polisario et leurs protecteurs en Algérie, a souligné que le Parlement européen avait exigé des institutions européennes la mise en place de mesures de contrôle et de traçabilité de l’aide aux populations de Tindouf, lesquels dispositifs, jusqu’à présent, n’ont manifestement pas empêché les fraudes et les trafics dont sont coupables les dirigeants du polisario.
Preuves à l’appui, ce maitre de conférences à l’Université de Paris I Sorbonne auteur de plusieurs recherches et analyses sur le circuit d’acheminement des aides humanitaires envoyées par l’Union européenne aux populations de Tindouf a rappelé que les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) étaient sans appel sur cette question. Mieux encore, le rapport contenait des noms de personnes impliquées dans ce trafic.
Suite à ces révélations, précise l’avocat bruxellois, des contacts avaient été établis avec plusieurs responsables de l’organisation de l’aide, en particulier la Direction Générale de l’aide humanitaire de la commission européenne DG-Echo, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui ont tous confirmé la prise de mesures afin de sécuriser l’acheminement de l’aide.
Cependant, note Me Rodrigues, en août dernier à la suite d’un contrôle de routine de la gendarmerie mauritanienne, ont été interceptés, dans la région de Zouerate, en zone frontalière avec l’Algérie, d’importants stocks de produits alimentaires et de médicaments en provenance des camps de Tindouf. Or, ces produits et médicaments étaient destinés aux populations de ces camps.
A rappeler au passage que les contrebandiers arrêtés se sont révélés être des proches de la direction du front polisario.
Le juriste international a, par ailleurs, révélé l’existence d’une autre forme de trafic pratiquée par les autorités algériennes, à savoir la taxation de l’aide qui aurait généré des bénéfices estimés entre 10 et 15 millions d’euros au trésor algérien.
Cette taxation, selon lui, réduit à la baisse le budget susceptible d’être engagé pour l’achat de marchandises destinées aux populations de Tindouf et « cela ne fait qu’aggraver la misère de ces personnes ».