Disparité salariale : Le HCP relève une disparité sexiste

En cette période de célébration de la Journée Internationale de la Femme, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a mis en lumière une problématique persistante au Maroc : l’écart de salaire moyen entre hommes et femmes. À travers une analyse détaillée, le HCP révèle les disparités salariales qui marquent le paysage économique national, soulignant ainsi les défis à relever pour parvenir à une équité professionnelle.

Selon les données recueillies par le HCP en 2019, le salaire mensuel moyen au Maroc s’élevait à 3 800 DH par salarié. Cependant, une différence notable se dessine entre les milieux urbain et rural, avec des salaires moyens de 4 500 DH et 2 200 DH respectivement. Cette disparité est encore plus prononcée lorsqu’on la considère sous le prisme du genre : en moyenne, les hommes perçoivent un salaire mensuel de 3 900 DH, tandis que les femmes reçoivent 3 700 DH.

Dans les zones urbaines, l’écart salarial se creuse davantage. Pour la population salariée urbaine âgée de 18 à 60 ans, le salaire moyen des hommes atteint 4 900 DH, soit une augmentation de 23 % par rapport au salaire moyen des femmes fixé à 3 900 DH. Le salaire médian, quant à lui, affiche un écart de 20 % en faveur des hommes, avec 3 400 DH contre 2 800 DH pour les femmes.

Une tendance en forme de U inversé par groupe d’âge

Le HCP observe que l’écart du salaire moyen entre les genres suit une tendance en forme de U inversé. Les femmes âgées de 18 à 29 ans bénéficient d’un salaire moyen supérieur de 10 % à celui des hommes de la même tranche d’âge. Toutefois, passé cet âge, l’écart se creuse défavorablement pour les femmes, atteignant un pic de 41,4 % chez les salariés de 30 à 44 ans. Bien que cet écart diminue légèrement pour les tranches d’âge supérieures, il demeure en faveur des hommes.

Le niveau d’éducation influence également l’écart salarial. Chez les salariés sans niveau scolaire, l’écart atteint son maximum de 42,4 % en faveur des hommes. Cet écart se réduit à 30 % parmi les salariés ayant une formation scolaire fondamentale et se stabilise à 37 % pour ceux ayant atteint un niveau d’éducation supérieur. Notamment, dans le secteur privé, l’écart salarial hommes-femmes s’élève à 82 %, contre 13 % dans le secteur public.

Dans le secteur public, le salaire moyen est de 8 500 DH pour les hommes et de 8 300 DH pour les femmes, limitant l’écart salarial à 2,4 %. En revanche, dans le secteur privé, cet écart s’accentue considérablement, avec des salaires moyens de 5 400 DH pour les hommes et 3 800 DH pour les femmes, représentant un gap de 43 %. Il est intéressant de noter que cet écart est moins prononcé, voire inversé, pour les jeunes femmes salariées de 18 à 29 ans.

La discrimination sexiste : une composante de l’écart salarial

Le HCP décompose l’écart salarial en deux composantes : l’une liée à la valorisation du capital humain, et l’autre représentant la discrimination sexiste. Cette dernière contribue significativement aux inégalités salariales entre hommes et femmes, et sa présence est manifeste à travers les différentes catégories socioprofessionnelles et tranches d’âge.

Cette discrimination sexiste est répartie presque également entre l’« avantage masculin », qui compte pour 46 % de l’écart salarial, et le « désavantage féminin », qui en contribue à hauteur de 45 %. Au total, cela signifie que les présupposés « valorisation des caractéristiques masculines » et « dévalorisation des caractéristiques féminines » dans le milieu professionnel sont tous deux des facteurs importants dans la perpétuation de l’écart salarial entre les deux sexes.

Analysée par classes de salaires, la discrimination sexiste est plus éminente dans le bas de l’échelle salariale. Elle explique 93% de l’écart salarial parmi les 60% des salariés les moins bien rémunérés, avec une contribution de 45,7% pour l’« avantage masculin » et de 47,3% pour le « désavantage féminin ». Par rapport aux 40% des salariés les plus bien rémunérés, 79% de l’écart salarial hommes-femmes est dû à la discrimination sexiste, 25,2% à l’« avantage masculin » et 53,9% au « désavantage féminin ».

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