Drame des pensionnats au Canada: le pape présente des excuses pour une « erreur dévastatrice »

Le pape François a demandé pardon aux peuples autochtones du Canada « pour les crimes commis » contre eux dans les pensionnats dirigés en partie par l’église catholique. « Je suis affligé. Je demande pardon« , a déclaré lundi le souverain pontife à Maskwacis, dans l’ouest du Canada, évoquant une « erreur dévastatrice« . Il a reconnu que ces excuses constituent la première étape d’un long processus de réconciliation.

« Je voudrais le répéter avec honte et clarté: je demande humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones« , a répété le pape lors de ses premières paroles publiques au Canada, réservées aux milliers de personnes, surtout des survivants des pensionnats et leurs familles, rassemblées à Maskwacis, communauté crie de l’Alberta. « Je suis affligé », a-t-il continué « en demandant encore « pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des pensionnats. » A la fin de son discours, applaudi par une assistance composée en partie de survivants de ce drame, le pape François, 85 ans, s’est vu remettre une coiffe traditionnelle autochtone.

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Quelque 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter les pensionnats au Canada, où la négligence et les abus physiques et sexuels étaient monnaie courante. Plus de 60 % de ces écoles étaient dirigées par l’Église catholique. Selon un leader de cette communauté, les survivants avaient subi un « traumatisme inimaginable » et la reconnaissance de leur douleur par le pape est une étape cruciale.

Le 1er avril dernier, après avoir rencontré pendant plusieurs jours des groupes des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Vatican, le pape s’est excusé pour la conduite déplorable de membres de l’Église dans ces pensionnats.

Un rapport d’une Commission de vérité et réconciliation sur ces pensionnats a détaillé les mauvais traitements graves infligés aux autochtones au Canada. Entre la fin du 19e siècle et 1996, des milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leurs familles pour être placés dans ces établissements, dont le dernier a fermé ses portes en 1996.

Avec MAP

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