Droits de l’Homme : La carte, le mercato et le sable mouvant

Kamal F. Sadni

(Géopoliticien)

La problématique des droits de l’Homme est un piège pour leurs défenseurs, leurs détracteurs, les neutres et les indifférents. Pour les uns, il s’agit d’une revendication qui coule de source. Pour les autres, il s’agit d’un fonds de commerce. Mais, le respect des droits de l’Homme demeure un baromètre, une référence, un curriculum vitae, un cahier de charges pour les acteurs étatiques et non étatiques qui ambitionnent de s’inscrire dans le siècle : l’entrée dans le club des démocraties à l’occidentale.

Une observation d’emblée, ce papier ne traite pas de la justice et des droits à la défense ou à l’information en relation avec des affaires particulières déjà jugées ou des dossiers en cours d’instruction au Maroc. Le processus suit son chemin et les parties en conflit développent les arguments qui sont les leurs pour se défendre. Le papier épilogue sur l’intervention d’acteurs étrangers (Etats, sociétés civiles, intérêts diffus) par souci d’équité ou autres, et place la problématiques dans une dimension plus large –et donc plus ouverte au débat que ne l’aurait fait un simple acte d’enregistrement pour les besoins de la cause.

On garde cependant présent à l’esprit les cas récents de refus d’entrée sur le territoire national à des personnalités, activistes ou autres sur la base d’une décision que les autorités marocaines qualifient de souveraine. Il serait reproché à ces personnalités d’avoir des positions hostiles à l’intérêt national et, dans des cas extrêmes, de comploter carrément contre la stabilité du pays en utilisant le prétexte de la défense des droits humains.

Les observateurs impartiaux (ou qui se veulent en tant que tels) peuvent être tentés de se poser une série de questions : quels types de droits dont on parle ? Quelle démocratie ? Quel espace ? Quel temps ? Quels acteurs ? Toute réponse légitime une série d’autres questions tout aussi complexes. Et il en découle une conclusion qui intrigue aussi bien qu’elle fait mal : la problématique des droits de l’Homme est perçue à la carte par ses promoteurs nationaux et internationaux. Elle est très sensible au point que le fait de l’évoquer, en n’importe quel terme, fait pousser des cheveux. On n’en arrivera pas là, prudence et sagesse expliquant et objectivité s’imposant.

 La problématique des droits de l’Homme s’invite dans le débat chaque fois qu’un rapport international, une déclaration sulfureuse, une flèche assassine sont lancés dans l’air à l’occasion des réunions internationales, d’entretiens bilatéraux interétatiques ou de compagnes médiatiques sponsorisées par des adversaires recels ou potentiels. Tant mieux ! Or, l’objet de ce papier n’est pas de se prononcer sur la pertinence des propos, de la rigueur des statistiques, du martyr dont souffrent des victimes réelles ou fictives de violation des droits de l’Homme.

Toutefois, on est en droit de pimenter le débat par des considérations tirées de l’observation du comportement d’acteurs dits épris de défense des droits de l’Homme, animés par l’engagement de les voir respectés et connus par leur abnégation à se mettre au travers de la route de ceux qui n’y comprennent pas la quintessence. Tout cela est beau, sauf que cette armada de faiseurs d’opinion et de défenseurs attitrés dirige ses boussoles uniquement vers des pays dits du Tiers-monde. Tout n’est pas limpide au sein de cet agglomérat de pays ; mais tout n’est pas innocent non plus de la part de leurs détracteurs.

Les droits de l’Homme à la Carte

Ils courent. Ils s’activent à tous les coins de la planète. Ils meurent d’envie d’être les premiers… Ceux-là, qui se réveillent chaque matin en dirigeant leur boussole vers le Sud ; cette galaxie d’acteurs têtes brûlées qui rechignent encore à se mettre à la culture des droits de l’Homme. Il s’agit d’acteurs qui ont fait leur preuve dans cette culture chez eux, en Occident (entendu en tant que valeurs et non pas en tant qu’espace géographique).

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 Et solidarité humaine obligeant, ils veulent que les néophytes ou récalcitrants à la mise en valeur des droits humains se mettent au travail et présentent leur bilan en la matière. Un premier pas. Ceux parmi ces derniers qui clament qu’ils font de leur mieux et que leur bilan n’est pas si mauvais que cela, on ne répond pas –ou à peine. On exige d’eux de se conformer totalement aux standards internationaux, et non pas seulement exhiber leur bulletins d’adhésion aux différents instruments internationaux se rapportant au droits de l’Homme, de se prévaloir d’être membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies ou d’être membres associés à des clubs de promotion des valeurs politiques, économiques, sociales et culturelles à l’échelle planétaire.

Importe peu l’argument présenté par ces acteurs (sous observation), le bilan est jugé bien en deçà des attentes. Alors le deuxième pas. Les mêmes défenseurs mélangent les cartes et se déclarent prêts à considérer les efforts déployés à condition que…. Et la liste des conditions est longue. Ceux parmi ces acteurs du Tiers-monde qui refusent de se plier se voient sacrifiés sur l’autel de l’ethnique et de la morale à la carte et, chemin faisant, ils perdent au change.

On en arrive au troisième pas : le double langage codé dans l’art de la manipulation. Et dans ce langage codé, il y a, à n’en point douter, les mains d’acteurs étatiques qui exigent des services en contrepartie de leur disposition à fermer les yeux sur ce qu’ils perçoivent comme étant des exactions. Rien de plus ! Alors, et comme si de rien n’était, on inaugure le mercato des droits de l’Homme. Une sélection de pointures qui ne se laissent pas intimider. Exigence d’enquêtes, dénonciation à tout bout de champ et envois d’émissaires pour colmater les brèches et, en réalité, délivrer des messages.

 Et c’est tout à fait sidérant de voir ses samaritains de la bonne parole déferler sur les quatre coins du monde. Ils forcent la main des pays, pourtant totalement souverains, en débarquant avec l’arrière-pensée de se faire refuser le droit d’accès au territoire et ainsi repartir de plain-pied sur le sentier des incriminations et des critiques acerbes.

Crime de lèse-majesté ? Non, points sur les ‘i’. Car, au Maroc, par exemple, on n’en a assez d’être pris pour des écoliers en matière des droits de l’Homme. Sans prétendre avoir atteint le stade de la perfection (qui oserait le prétendre de par le monde ?), on est en droit de dire que des progrès gigantesques ont été réalisés. Des améliorations à faire certes, mais les choses ne sont pas aussi mauvaises que ne le laissent entendre des activistes, dont une partie n’est pas blanche comme neige.

Le ciblage des Provinces du Sud par ces derniers laisse apparaître une collision entre certaines organisations qu’ils représentent et les autorités politiques de leurs pays d’origine. De là à parler de l’existence d’un lien entre le militantisme et le renseignement, il y a qu’un pas. Cependant, généralisation ne signifie pas absolution, non plus, dans les deux sens.

Autrement, comment expliquer que ces activistes viennent en touristes ou en panélistes à des conférences ou colloques académiques avec l’intention de rencontrer en cachette des sensibilités politiques hostiles aux intérêts du Maroc du moins pas aussi magnanimes à l’égard de ses institutions ? Et les organisations marocaines des droits de l’Homme, y compris dans les Provinces du Sud ou dans le Rif au Nord du pays par exemple ? Pas à leur goût. Pas crédibles ! Eh bien, l’absence de crédibilité, si tant est l’argument par excellence avancé, va dans le sens inverse, parité analytique obligeant.

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 Le Maroc est en droit de penser que ces activistes ne sont pas crédibles, non plus. Ils font de la situation des droits de l’Homme un fonds de commerce. Preuve en est qu’ils ne s’intéressent guère à la situation des droits de l’homme dans leurs propres pays. Le droit des migrants, le calvaire des minorités ethniques, les revendications d’autonomie voire d’indépendance formulées par des mouvances qui ne se voient pas dans les constructions étatiques, forme Etat-nation qui étouffe les particularismes culturels et ethniques voire les aspirations nationales.

 Passons ! Peut-être n’est-ce pas nos oignons. Nos oignons sont les suivantes : toutes les réalisations en matière des droits politiques, économiques, sociaux et culturels dont peut se vanter le Maroc. Réalisations laborieuses ? Jugement injuste ! Car ces réalisations sont fondamentales dans le processus démocratique.

Y peuvent être inclus la page tournée des années de plomb, la réconciliation et l’équité, le code de la famille, la réforme du champ religieux, l’ouverture de débats sur des sujets tabous tels que l’avortement, la peine de mort, la reconnaissance de la pluralité et de la diversité de la société marocaine.

Par ailleurs, la régularisation des étrangers en situation irrégulière, dont une grande partie de subsahariens, l’octroi d’asile à des réfugiés et la ratification de presque toutes les conventions se rapportant aux droits humains etc., ne peuvent être ignorés.

Pas assez aux yeux des détracteurs du Maroc, dont une poignée appartient à des pays qui ont du mal à assumer leur passé colonial. Ils font amende honorable en ciblant des repères loin de leur propre conscience.

Les droits de l’Homme, le mercato

La ruée vers les terrains secondaires pour se refaire une raison est une tendance que partagent les militants des droits de l’Homme et les chercheurs académiques occidentaux. Les deux catégories rappellent les péripéties de l’ethnologie militaire et des éclaireurs qui ont balisé le terrain aux différentes conquêtes coloniales. Ceci à une différence près : cette fois-ci, l’aventure se veut plus humaniste, plus à cheval sur les exigences de l’équilibre entre l’affichage du cahier des charges et les desseins réels, ceux de servir directement ou par insouciance les agendas des pays d’origine.

Dans le temps, l’ethnologie militaire se présentait comme une routine à connotation bureaucratique pour venir en aide aux populations indigènes en souffrance de tous, notamment de lanternes pour mieux voir dans la nuit de l’obscurantisme qui serait la leur. Dans la réalité, les ethnologues militaires brossaient des tableaux statistiques et rédigeaient des notes-synthèses anthropologiques, sociologiques voire raciales sous forme de plans d’action à même de faciliter la pénétration coloniale avec l’assentiment des populations concernées.

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Des exactions et des séquelles qui continuent d’empoisonner les relations entre groupes, ethnies, régions, Etats et nations. Une ethnologie militaire qui ressemblait comme impossible à l’orientalisme dans sa forme pré-colonisation, post-colonisation et s’applique à la transition politique laborieuse dans des pays cibles. Les approches prisées dans certains centres de recherches ou de think tanks en Europe et aux Etats-Unis, à quelques exceptions près, baignent dans la même huile. Dans toutes ces aventures, le maitre-mot est la mise à niveau culturelle et civilisationnelle par la pratique magique de la table-rase.

Tant et si bien que tous les malentendus entre les promoteurs occidentaux des droits humains et leurs homologues dans les societés du Tiers-monde viennent de cette perception scabreuse des besoins, attentes et atouts des acteurs en présence. Les promoteurs des droits de l’Homme investissent les terrains secondaires de mise en pratique des valeurs humanistes avec le même a priori, les mêmes préjugés et la même arrogance.

‘Nous avons raison. Vous avez tort. Mieux, nous parlons, vous écoutez !’, semble être la phrase laconique. ‘Et quoi faire de nos valeurs ?’ ‘Quelles valeurs ?’. En somme, un dialogue de sourds. Les militants des droits de l’Homme intranationaux sont mis sous tutelle. Auraient-ils le choix ? Pas évident. Ceux, en Occident qui les soutiennent, et parfois les financent, faute d’alternatives sur place, leur tracent le chemin à suivre. Les agendas doivent coûte que coûte converger. Rares sont ceux qui finissent par s’imposer et militer avec les moyens du bord en participant à l’enracinement de la culture des droits de l’Homme dans leurs pays et en obligeant leurs collègues en Occident à leur montrer du respect.

Une distinction à faire ici, cependant entre ceux en Occident qui pensent vraiment bien faire et tiennent leur mission à cœur et ceux qui exécutent des politiques nationales en se servant du paravent des droits humains. Les mauvaises langues prétendent que les deux composantes sont les deux faces de la même monnaie et qu’ils sont, de toute façon, manipulées jusqu’à la moelle.

A cet égard, quatre questions pointent à l’entendement : i) Pourquoi ce silence complice quand des politiques de ‘profiling’ sont mises en œuvre et reçoivent des réactions mitigées dépendant des pays occidentaux et des pays du Tiers-monde ? ii) Pourquoi le même silence a été observé quand des lois anti-droits de l’Homme ont été votées un peu partout dans le monde à la suite des attentats terroristes de 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis ? iii) Pourquoi la page a été tournée en ce qui concerne des ‘régimes’ qui n’ont pas été en odeur de sainteté avec les pays occidentaux, justement sous prétexte de leur manquement aux valeurs universelles des droits de l’Homme ? et iv) Pourquoi les pays qui déploient des efforts notables en matière des droits de l’Homme sont ceux qui sont les plus pénalisés et, quoiqu’ils fassent, voient leurs efforts minimisés ?

L’étonnement ne s’arrête pas à ces quatre questions. Il empiète sur une dimension autrement plus scandaleuse : le chantage. La palme d’or revient à des journalistes chercheurs ou d’activistes en mal d’opportunités mercantiles, qui ont défrayé la chronique, il n’y a pas si longtemps en s’exerçant à la manipulation de la carte des droits de l’Homme. Ils ont eu l’habitude de le faire en direction des pays comme le Maroc, la Tunisie ou l’Egypte.

Dans le même contexte entrent les agissements de certains gouvernements en soulevant, à tort ou à raison, la même carte pour décrocher des marchés. Ils font usage de la dissuasion tantôt et de la persuasion tantôt. A défaut, le recours aux pressions directes, donc au chantage, devient une simple opération de routine.

Le chantage-dissuasion-persuasion-pressions directes se retrouve à un autre stade, grâce à des subterfuges aussi bien réfléchis que stériles à la fin du processus. Il se situe à deux niveaux. Le premier niveau est celui de l’utilisation de ‘la sous-traitance binationale’. Il s’agit du recours à des personnalités politiques ou académiques originaires des pays cibles pour leur confier des missions exploratoires (en fait des enquêtes dans l’art de l’incrimination) sur des dossiers en relation avec les droits de l’Homme. Ces personnalités sont tenues par l’obligation de résultat. Pas question qu’elles reviennent les mains vides. Les péripéties des événements du Rif, il y a deux ans, en attestent de manière sans équivoque.

Le deuxième niveau est celui de l’attribution d’un rang de second degré à des personnalités bien qu’elles soient bien installées dans des positions gouvernementales, législatives ou académiques, ou se montrent très actives au sein de la société civile du pays d’accueil. Elles sont tolérées de bien faire entendre leur voix sur des questions qui intéressent leurs communautés locales ou de témoigner de leur affiliation-affinité politique et idéologique, mais pas question qu’elles fassent montre d’une double allégeance, notamment à leur pays d’origine.

 Deux exemples peuvent être cités à ce propos. D’une part, celui des personnalités qui sont élues à la tête des municipalités, dont les projets de coopération (jumelage par exemple) avec leur pays d’origine sont mal vus ou carrément mis en échec. D’autre part, celui plus récent des députés portant la double nationalité qui ont été accusés par le porte-parole de Vox, formation espagnole d’extrême droite section de Sebta occupée, d’être pro-marocains ; sous-entendus des traitres à l’Espagne en plein bras de fer entre Madrid et Rabat.

Les droits de l’Homme, le sable mouvant

On n’est cependant pas au bout de nos peines. Deux autres constatations qui ne manquent pas d’intriguer. Une sorte de revers de la médaille. D’une part, ce spectacle désolant d’anciens militants et activistes des droits de l’Homme ou d’anciens décideurs dans des démocraties occidentales qui rasent le mur et arpentent, le sourire forcé, les allées et corridors des salles de conférences dédiées à cette problématique dans des pays du Tiers-monde.

Ils quémandent une attention particulière, une main chaleureuse qui viendrait leur rappeler la période durant laquelle ils faisaient le beau et le mauvais temps. Ils sont rattrapés par la réalité d’un monde auquel, mine de rien, ils n’avaient vraiment rien compris ou tout simplement une étape de leur carrière au cours de laquelle le double jeu, l’ambivalence et la mauvaise foi étaient leur arme par excellence. Comble d’ironie, ils se trouvent en train d’énumérer les progrès réalisés en matière des droits de l’Homme dans des pays qu’ils ne portaient pas dans leur cœur. Et c’est à peine qu’ils sortent de leur hibernation en pressant le pas pour ne pas manquer la photo de famille.

D’autre part, le puzzle des puzzles, cette inconnue qui donne des sommeils aux politicologues, stratèges et spécialistes de toutes disciplines confondues : ces anciens responsables et décideurs, chantres dans le passé, de la défense des droits humains, qui se mettent au service des pays qu’ils critiquaient lorsqu’ils étaient au pouvoir. Il ne s’agit pas d’une poignée d’illustres inconnus. Il s’agit de personnalités qui ont été de toutes les recettes confectionnées pour façonner le monde de la guerre froide, de l’entente factice de l’après-guerre froide et de la mondialisation laborieuse. Des personnalités dont le parcours professionnel est impressionnant. Alors, une question toute naïve : quel rôle jouent-ils maintenant ? Conseil ? Rectification de tirs ? Mea culpa ? Amende honorable ?

Et puis, cette entrée en lice, de manière surprenante, de la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et des défenseuses des droits humains à Genève, il y a quelques jours. Une communication présentant le Maroc comme un mauvais élève, un récalcitrant qu’il faut rappeler à l’ordre. La communication n’aurait pas trop préoccupé le Maroc s’il n’y avait pas une insistance particulière sur les Provinces du Sud avec des conclusions jugées non seulement partiales et non fondées, mais surtout de mauvaise foi. Le timing. Et les dessous.

Ceci parallèlement au déroulement des travaux du Conseil des droits de l’Homme à Genève. Et cette campagne des adversaires du Maroc ciblant les Provinces du Sud par quelques pays qui ne sont pas légion en matière de respect de droits de l’Homme. Cela rappelle la mascarade qui s’est jouée, il y a quelques années, quand des pays comme l’Algérie, le Venezuela ou Cuba se sont opposés à la candidature du Maroc au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Sans obtenir gain de cause. Le ridicule…

Le ridicule ! Oui comme celui qui peut qualifier le comportement de certains activistes espagnols, français, belges, néerlandais, allemands scandinaves, ou britanniques etc., qui exigent l’organisation d’un référendum au Sahara marocain dans le cadre de ce qu’ils appellent ‘respect de la légalité internationale’ et des droits de l’Homme. Curieusement, ils refusent le même droit à des provinces autonomes au sein de leurs propres pays. Pourtant ces provinces avaient été des entités indépendantes bien avant la constitution de l’Etat-nation moderne.

Ce n’est pas le cas du Maroc –et certainement pas celui de ses Provinces du sud. C’est comme si ces activistes et décideurs politiques cherchaient à créer la diversion. Ils n’arrivent pas à intérioriser que la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara est une réalité avec laquelle ils doivent composer à défaut de l’accepter. Comme s’ils faisaient, de l’amnésie et des droits de l’Homme leurs fonds de commerce, leur mercato…Mais le sable mouvant, à moins de la lucidité de rigueur, ne fait pas quartier des adorateurs des bains de soleil sur toutes les plages du Sud sous prétexte qu’elles sont vierges.

Mais comme dirait quelqu’un qui se retrouve toujours dans les métaphores : ‘Il ne faut jamais insulter l’avenir. Cet avenir commence déjà avec l’après-Covid 19. Plusieurs vérités premières vont tomber comme des châteaux de sable….’. Car la perception des droits de l’Homme à sens unique est une arme à double tranchant et les relations asymétriques interétatiques classiques ne se justifient plus.

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