El Al suspend ses vols vers Marrakech face à la faible demande

La compagnie aérienne israélienne El Al a annoncé la suspension de ses vols vers l’Irlande et le Maroc, deux pays où la demande des voyageurs israéliens a chuté en raison de la crise politique et sécuritaire qui oppose Israël à ses voisins arabes et à l’Afrique du Sud. Selon les médias israéliens, ces deux destinations sont les dernières en date à être rayées du programme de vols d’El Al, après l’Afrique du Sud, où une plainte pour « génocide » a été déposée contre Israël devant la Cour internationale de Justice.

« Nous continuons d’adapter notre offre en fonction de l’évolution de la demande », a déclaré El Al dans un communiqué. « À compter du début du mois d’avril 2024 et pour toute la durée de la saison estivale, nous ne reprendrons pas nos vols vers Dublin, en Irlande, et Marrakech, au Maroc, en raison de la situation sécuritaire actuelle et de la diminution significative du nombre de passagers », a ajouté la compagnie. « Cette décision nous permettra de renforcer notre desserte des destinations déjà existantes et prisées par nos clients ».

L’Irlande et le Maroc sont deux pays qui ont adopté une position clairement hostile à Israël, tant sur le plan diplomatique que populaire. L’Irlande a été le premier pays de l’Union européenne à reconnaître l’État de Palestine en octobre 2023, provoquant la colère d’Israël qui a rappelé son ambassadeur à Dublin. Le Maroc, quant à lui, a rompu ses relations avec Israël en décembre 2023, après avoir signé un accord de normalisation sous l’égide des États-Unis quelques mois plus tôt. La population marocaine, comme celle de nombreux pays arabes, est traditionnellement solidaire de la cause palestinienne.

Depuis le début de la guerre, en juin 2023, les relations entre Israël et le monde arabe se sont fortement dégradées, entraînant une baisse du tourisme et des échanges commerciaux. La situation s’est encore aggravée avec l’implication de l’Afrique du Sud, qui a accusé Israël de commettre un « génocide » contre les Palestiniens et a saisi la Cour internationale de Justice pour demander des sanctions. Cette initiative a suscité l’indignation d’Israël, qui a dénoncé une « campagne de diffamation » et a réduit ses contacts avec Pretoria.

La guerre a également eu des conséquences dramatiques sur les civils, notamment les enfants. L’un des cas les plus médiatisés a été celui d’Emily Hand, une fillette israélienne de 9 ans, qui a été enlevée par le Hamas en août 2023, alors qu’elle se trouvait en vacances avec sa famille dans la bande de Gaza. Elle a été libérée en janvier 2024, après six mois de captivité, mais sa belle-mère a été tuée lors de l’opération de sauvetage menée par l’armée israélienne. Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar avait provoqué un tollé en Israël en minimisant le sort d’Emily, en disant qu’elle s’était « perdue ». Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen lui avait rétorqué qu’il avait « perdu son sens moral » et qu’Emily avait été victime d’une « organisation terroriste pire que Daesh ».

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