Enfants influenceurs : Ces nouvelles machines à sous

À une époque où le marketing d’influence est considéré comme l’un des secteurs les plus prospères grâce aux bénéfices qu’il génère pour ses adeptes, un nouveau concept, certes similaire, mais tout aussi rentable, s’affirme dans notre paysage audiovisuel : les enfants influenceurs. Ces derniers sont utilisés pour captiver notre esprit afin d’attirer notre attention sur des sujets bien définis, souvent à des fins commerciales. Les parents, conscients du pouvoir de séduction de leurs enfants, n’hésitent pas parfois à mettre en avant leurs atouts pour obtenir de plus en plus de partenariats ou de collaborations sponsorisées.

Derrière un visage angélique et une présence charismatique se cachent souvent des parents qui voient, dans leur progéniture, non seulement l’objet de leur fierté, mais également un potentiel capable de générer un maximum de followers et de likes. Ceci dans le but de solliciter et d’être sollicités pour des opérations de sponsoring, des collaborations, de la publicité et parfois même de la fiction.

Au cours de la dernière décennie, nous avons vu émerger ces « enfants influenceurs », des enfants dotés d’un nombre séduisant d’abonnés sur les réseaux sociaux, devenant ainsi un moteur essentiel d’une industrie publicitaire florissante sur ces plateformes, générant des millions de dollars à travers le monde.

Grâce à des vidéos personnelles, parfois tournées à la maison, ces enfants sont présentés sur plusieurs réseaux sociaux, attirant un grand nombre de spectateurs et d’abonnés. Le contenu sponsorisé leur permet de gagner beaucoup d’argent. Sur la plupart de ces plateformes, comme YouTube ou Instagram, l’âge minimum requis pour créer un compte est de 13 ans. Cependant, la majorité de ces comptes sont gérés par les parents des « enfants-influenceurs » afin de maintenir leur présence en ligne.

« Un jour, Yacout m’a exprimé son souhait de faire des vidéos et de les poster sur Internet. Elle voulait avoir des abonnés », raconte la maman de Yacout qui avait à l’époque 4 ans. « L’idée m’a amusée au début. Je l’ai aidée à faire sa vidéo et je l’ai partagée sur les réseaux sociaux », avant d’ajouter : « J’ai été très surprise lorsqu’elle m’a demandé de lui lire les commentaires. Elle voulait interagir avec les personnes intéressées par son contenu. Et pour ne rien cacher, grâce à son charme et à son éloquence, Yacout a réussi à attirer un grand nombre de personnes, ses vidéos dépassaient parfois les 90 000 vues. » Cette petite fille, dont la passion s’est apaisée, ne souhaite plus faire de vidéos actuellement, mais continue de poser pour représenter des marques lorsque l’occasion se présente, déclare sa maman qui insiste pour respecter la volonté de sa fille.

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« Avec Tasnim, ce fut un jeu. Elle avait trois ans quand j’ai partagé une vidéo sur Instagram juste pour le plaisir. Les réactions reçues étaient si fortes que j’en ai posté une autre, et ainsi de suite… », nous confie la maman de Tasnim, l’un des visages les plus connus de ce milieu. Avec un visage angélique et une belle prestance, Tasnim a séduit, grâce à son sourire, pas moins de 200 000 followers sur Instagram. Un véritable succès reflété par les collaborations et publicités auxquelles cette petite influenceuse participe, sans oublier l’impact du titre de mini miss beauty qu’elle a remporté en 2021 lors d’une grande compétition de mode. Fière du succès de sa fille, la maman affirme ne jamais forcer sa fille ou diriger sa rigueur. Elle tient à voir sa fille heureuse de faire cela.

Les influenceurs enfants partagent des moments qui donnent souvent l’impression d’être authentiques et informels, mélangeant parfois télé-réalité, farces, danse et jeux. Ces enfants deviennent des mini-influenceurs sous la supervision de leurs parents. En tant que leaders dans leur domaine, ils sont pertinents sur les plans démographique, psychologique et contextuel auprès de leurs audiences, enregistrant un taux d’engagement significatif.

Cependant, derrière cette façade apparente, pourrait se dissimuler une autre réalité : souvent, les parents de ces enfants effectuent un travail considérable en coulisses. Certains pourraient même recruter des professionnels pour préparer des scripts et des scénarios élaborés, tout en étant stratégiquement commerciaux, le tout dans les règles de l’art.

À l’échelle mondiale, en 2018, la star de sept ans d’une chaîne YouTube aurait gagné 22 millions de dollars. Cet enfant vedette, à l’instar de nombreux enfants issus de familles d’influenceurs, est rémunéré pour le contenu sponsorisé et les campagnes publicitaires qu’il publie sur les réseaux sociaux.

Les sommes importantes brassées par cette industrie pourraient donc constituer une forte incitation pour les parents et les tuteurs, au risque de rendre ces jeunes êtres encore plus vulnérables.

Le plus préoccupant dans cet engouement est sans doute l’absence de lois et de réglementations adéquates pour la protection des enfants dans ce secteur.

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