Enjeux du cyberespace
Le 13ième Forum sur la gouvernance de l’internet organisé sous l’égide des Nations Unies se tient à Paris jusqu’au 14 novembre 2018. Un forum qui va porter sur un « Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace ».
Emmanuel Macron est attendu cet après-midi pour un discours qui devrait peser dans le monde de la sécurité numérique. C’est avant tout pour éviter qu’un espace aussi utilisé qu’internet ne sombre et devienne la cible d’attaques de corruption. En effet, d’après le journal français Libération paru aujourd’hui, ce discours serait un « Texte d’une vingtaine de courts paragraphes, avec l’ambition affichée de peser pour éviter le pire : que nos vies en réseaux ne virent au cauchemar à cause d’attaques informatiques ».
Un appel qui devrait être signé par près de quarante Etats qui sont « traditionnellement proches des vues françaises ». D’après les événements de cette décennie, il se creuse un contraste flagrant dans les pratiques sur le cyberespace : d’un côté les occidentaux, et de l’autre la Chine et la Russie.
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L’Etat français assurant qu’une attaque ayant des conséquences graves pourrait être considéré comme « un véritable acte de guerre ».
Pour ce qui est des moyens mis en œuvre par les différents pays, ils ne sont pas du même ordre que les autres secteurs traditionnels de la sécurité, mais devrait évoluer dans un avenir proche : « La Grande-Bretagne devrait embaucher, selon des médias britanniques, environ 2000 personnes pour sa nouvelle force cyberoffensive, alimentée par 250 millions d’euros. La France se vante de recruter des «cybercombattants» –offensifs et défensifs– par bataillons entiers (1000 s’ajouteront d’ici à 2025 aux 3000 déjà à pied d’œuvre selon la ministre des Armées, Florence Parly). Les Etats Unis caracolent loin devant avec les 7000 employés du Cyber Command, voués à tripler d’ici à 2028, et auxquels s’ajoutent quelque 38 000 membres de la NSA, la puissante agence de renseignement technique. »
Pour la chercheuse Frédérick Douzet, la coopération entre les Etats reste inhérente à leur capacité à dépasser les rivalités existantes. Elle ajoute que l’importance du cyberespace s’est graduellement construite et dévoile les risques dont ce monde est tributaire : « Il existe deux représentations du risque, qui nous coincent dans un dilemme sécuritaire. D’une part, on voit que des cyberattaques peuvent avoir une propagation très rapide et affecter des infrastructures critiques : dans ce cadre-là, tout le monde a intérêt à coopérer pour réduire le risque systémique, parce que tout le monde peut être touché. Mais le cyber est aussi un outil au service de la puissance des Etats, qui s’en servent à des fins de renseignement, d’intimidation, de sabotage, en combinant le combat numérique aux autres modes de combat… ».
Abdellah Chbani