Équateur : promulgation d’une loi réglementant l’euthanasie

Le gouvernement équatorien a promulgué une loi qui réglemente la procédure de l’euthanasie, conformément à l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle, qui avait donné son feu vert pour une « mort dans la dignité » réclamée par une femme souffrant de sclérose latérale.

Un document publié par le ministère de la Santé dans le Journal officiel de l’Équateur liste les conditions pour la pratique de « l’euthanasie », qui est exclusivement réservée aux personnes souffrant d’une maladie grave et incurable ou de blessures physiques inguérissables causant une souffrance et une douleur constantes au patient.

Le document stipule que le patient a le droit de révoquer, verbalement et à tout moment, son consentement à subir l’euthanasie avant même le début de la procédure.

En février dernier, la hiérarchie de l’Église catholique en Équateur avait vivement critiqué le feu vert donné par la Cour constitutionnelle pour recourir à l’euthanasie dans le cas des patients souffrant de maladies incurables dans ce pays d’Amérique du sud.

L’église catholique équatorienne avait particulièrement insisté sur le fait que « la vie humaine est sacrée et inviolable », qualifiant de « diabolique » la démarche qui consiste à « vouloir défendre la vie en offrant un cadre de légalité à un homicide ».

Les évêques équatoriens se sont inquiétés du fait que « la culture de l’exclusion (…) soit devenue un nouvel élément de notre réalité sociale », soulignant que « le droit à la vie, comme tous les droits de l’homme, est inaliénable ».

La Conférence épiscopale d’Équateur avait enfin estimé qu’il est inconcevable « d’offrir la mort si nous ne fournissons même pas les exigences minimales de santé pour une vie digne ».

Dans une décision qualifiée « d’historique », la Cour constitutionnelle avait accepté, en novembre dernier, de se pencher sur la requête d’une femme de 42 ans atteinte de sclérose latérale, en vue d’approuver une nouvelle norme permettant une « mort digne » pour les personnes atteintes de maladies douloureuses et incurables.

Cette requête avait suscité une vive polémique dans le pays où plusieurs organisations nationales et internationales avaient apporté leur soutien à cette patiente, décédé le 11 mars dernier.

En Amérique latine, seule la Colombie avait dépénalisé l’euthanasie en 1997, alors que des projets de loi similaires sont en débat en Uruguay et au Chili.

Pour sa part, le Mexique avait opté pour une alternative à l’euthanasie directe à travers une loi réglementant « l’euthanasie passive », qui permet aux patients souffrant de maladies incurables ou à leurs proches de demander que la vie ne soit pas prolongée par des procédés artificiels et respecter le moment naturel de la mort sans intervention médicale lors de l’étape finale.

Avec MAP

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