Essor de la liquidité bancaire : BAM met en garde sur les potentiels dangers

Bank Al-Maghrib (BAM) alerte sur les risques liés à l’augmentation de la liquidité dans l’économie nationale. À la fin du mois de mars, le volume d’espèces en circulation a atteint un sommet historique de 400 milliards de dirhams, marquant une hausse de 10,2 % par rapport à l’année précédente, selon un rapport de BAM sur les statistiques monétaires.

Cette tendance soulève des inquiétudes quant au risque d’inflation monétaire, puisque la croissance de la masse monétaire dépasse celle du produit intérieur brut. Une préférence marquée pour les paiements en espèces, au détriment des transactions numériques, contraint les banques à satisfaire une demande élevée en billets, particulièrement durant les périodes de vacances et les pics de consommation.

Les spécialistes en finance mettent en garde contre un accroissement des liquidités qui pourrait stimuler la demande de biens et services, provoquant ainsi une inflation des prix et une dévaluation de la monnaie. Cette situation pourrait influencer la politique monétaire de BAM, qui se verrait contrainte d’adopter des mesures restrictives pour contenir l’inflation.

Par ailleurs, les banques font face à une pénurie chronique de liquidités, aggravée par l’augmentation de la circulation monétaire. BAM a été contrainte d’augmenter ses avances aux banques à 46,7 milliards de dirhams, et anticipe une hausse de ce chiffre.

Pour remédier à la popularité grandissante de l’argent liquide et encourager la transition vers une économie plus dématérialisée, la Banque Centrale a initié une étude. Celle-ci vise à examiner les facteurs favorisant la préférence pour le cash, tels que le niveau d’inclusion financière, le coût et l’accessibilité des moyens de paiement numériques, les implications fiscales et juridiques, ainsi que les habitudes culturelles et sociales.

L’étude proposera des mesures pour réduire la circulation des espèces et renforcer l’efficacité et la sécurité des systèmes de paiement. Bank Al-Maghrib prévoit de finaliser cette étude d’ici la fin de l’année et de partager ses principales découvertes et recommandations avec le gouvernement et le public.

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