Evénements d’Al Hoceima: 86 personnes poursuivies par la justice jusqu’à présent
Le nombre de personnes poursuivies par la justice, dans le cadre des événements d’Al Hoceima, a atteint 86 personnes jusqu’à présent, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Il s’agit de 16 personnes traduites devant la Cour d’appel d’Al Hoceima et 32 autres au niveau du Tribunal de première instance de cette ville, a précisé M. El Khalfi lors d’un point de presse au terme de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement.
Au niveau de la brigade nationale de la police judiciaire, le ministre a fait état de la poursuite de 38 personnes, dont 31 ont été placées en détention préventive et 7 mises en garde-à-vue.
Concernant certaines informations rapportées par des supports médiatiques selon lesquelles des accusés ont fait l’objet de violences physique et sexuelle, le ministre a souligné que toute personne prétendant ou déclarant avoir fait l’objet de menace ou acte dégradant la dignité humaine sera soumise à une expertise médicale, assurant que la loi sera appliquée dans le cas où ces actes seraient prouvés.
Il a ajouté que la procédure concernant les propos faits à ce sujet par certains avocats des suspects sera appliquée et suivie conformément aux dispositions légales, faisant état de Hautes instructions royales à cet égard et de l’existence d’une indépendance totale de la justice par rapport au pouvoir exécutif.
Il a également rappelé que la réunion tenue lundi par le gouvernement avec les élus et le bureau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a été marquée par un débat franc concernant les différents développements vécus par la province, relevant que le dialogue et le débat sont deux préludes essentiels pour résoudre les problématiques liées au développement posées par les protestations sociales et répondre aux nouvelles revendications.
Cette réunion a été marquée aussi par l’annonce de la satisfaction de nouvelles revendications ne figurant pas dans le programme Al Hoceïma Manarat Al Moutawassit, en plus de la question d’un noyau d’université, les routes pour le désenclavement et d’autres projets liés à la scolarisation et l’écoute des élus, a noté le ministre, estimant que le dialogue est impossible sans prendre en considération les problématiques posées au niveau politique. Lors de cette réunion, l’accent a été mis sur la responsabilité du gouvernement, des élus et des parlementaires pour résoudre les problématiques économiques et de développement au niveau de la province d’Al Hoceima, a-t-il relevé.
Drainer des investissements à la province pour faire face aux problématiques liées au chômage est un objectif qui ne peut être réalisé que dans le cadre d’un climat de paix sociale dont les conditions et les fondements relèvent de la responsabilité de l’ensemble des intervenants, et ce dans le cadre d’une approche collective participative, a-t-il indiqué.
Il a également souligné l’importance de préserver l’ordre public, d’appliquer la loi, de protéger les biens des personnes et ceux publics et de faire valoir les principes de l’Etat de droit.
M. El Khalfi a aussi mis l’accents sur la nécessité d’accélérer la réalisation des projets et de respecter les délais fixés pour achever leurs travaux, précisant que toute entrave ou tout retard enregistrés au niveau de quelques projets n’auront aucun impact sur les délais préfixés de réalisation.
L’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Nord (APDN), qui a été représentée à la réunion du gouvernement avec les élus, a été chargée de suivre la mise en oeuvre des projets, a-t-il ajouté, rappelant que l’APDN a signé, entre février et mai derniers, 9 conventions avec des partenaires opérant dans le domaine dont le montant global est estimé à environ 3 milliards de dirhams (MMDH).
Le nombre d’appels d’offres et de marchés a atteint 202 lors de ladite réunion, avec une enveloppe budgétaire de 1,850 MMDH), a-t-il poursuivi, faisant part de la mobilisation du gouvernement pour la réalisation de tous les projets dans les délais préfixés auparavant (2015-2019).