Les femmes parlementaires de l’UPA appellent à une synergie continentale contre la traite des personnes

Les parlementaires africaines, réunies lundi à Rabat dans le cadre d’une réunion du Comité des femmes parlementaires de l’Union parlementaire africaine (UPA), ont appelé à une synergie continentale des politiques de lutte contre la traite des êtres humains en Afrique.

Les participantes à cette rencontre, placée sous le thème « la contribution des parlements africains à la lutte contre la traite et le travail des femmes et des enfants », ont estimé que les efforts menés par les pays africains au niveau législatif et sécuritaire en vue d’éradiquer ce phénomène demeurent en deçà des attentes des peuples du Continent.

A l’ouverture de cette réunion, la présidente du Comité, Albertina Teresa José, députée de l’Assemblée nationale angolaise, a souligné que la traite des personnes touche annuellement plus de 2 millions de personnes, principalement des femmes et des enfants.

Les victimes du trafic des êtres humains sont exposées aux pires formes d’abus notamment, l’exploitation sexuelle, le travail forcé, l’esclavage domestique et la mendicité forcée, a-t-elle dit.

Ce phénomène est un sujet de préoccupation pour les femmes parlementaires africaines, a-t-elle indiqué, notant que cette traite, une forme moderne d’esclavage, constitue une violation des droits de l’Homme et un crime contre les individus et les Etats, qui doit être reconnu en tant que tel et réprimé par les lois.

Même son de cloche du côté de la représentante du Burkina Fasso qui a soutenu que le trafic des êtres humains est une menace aussi pour la sécurité et la stabilité des Etats africains, relevant que toute politique doit être axée sur la protection des individus.

Elle a dans ce sens appelé à renforcer l’arsenal juridique dans les pays du Continent en vue d’éradiquer ce phénomène, mettant l’accent sur la nécessité de reconnaitre les personnes touchées comme victimes et d’actualiser les lois en vigueur pour y inclure notamment la pénalisation du trafic des enfants et des femmes.

Les parlementaires ont un rôle fondamental à jouer en matière de promulgation et de suivi de la mise en œuvre desdites lois, a pour sa part fait observer la représentante du Zimbabwe, relevant l’importance de sensibiliser les parlementaires à l’ampleur du phénomène et de renforcer leurs capacités en la matière.

De son côté, la représentante du Niger a souligné que son pays, où les femmes et les enfants représentent plus de 56 pc de la population, s’est engagé à ratifier tous les instruments internationaux en matière de lutte contre la traite des personnes et à mettre en place nombre d’institutions en charge de ce phénomène.

Les parlementaires africains sont appelés à s’impliquer davantage dans la sensibilisation des populations à la traite des personnes, la mise en œuvre des plans d’action nationaux en la matière et la création de structures de prise en charge des victimes, a-t-elle signalé, estimant qu’une synergie de politiques et d’action entre les pays africains s’impose avec force dans ce domaine.

La représentante du Maroc, Amina Maelainine, également rapporteur du comité, a exposé l’expérience du Royaume en la matière, faisant savoir qu’une loi de lutte contre la traite des êtres humains a été adoptée par le parlement cette année.

Aussi a-t-elle évoqué l’amendement du code pénal et du code de la procédure pénale, outre la mise en place d’un comité national intégré regroupant des représentants de différents départements et organisations de la société civile.

De son côté, la représente de l’Egypte a considéré que ce phénomène constitue un grand défi pour l’ensemble des pays africains, notant que la conjoncture économique et sécuritaire internationale a contribué grandement à la prolifération de la traite des êtres humains.

Elle a plaidé dans ce cadre pour une application stricte et rigoureuse des lois, tout en appelant les pays africains à œuvrer à mettre en œuvre des politiques et des plans d’action efficaces en la matière.

Cette rencontre, qui a été marquée également par la participation des présidentes du parlement de l’Ouganda, du Conseil national de Namibie et du Sénat du Zimbabwe, intervient à la vielle de la tenue à Rabat (8 et 9 courant) de la 39ème conférence des présidents des parlements de l’UPA.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page