Le FIDA appelle à investir dans l’agriculture pour lutter contre les inégalités dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord

Les inégalités de revenus et l’écart croissant entre villes et campagnes, aggravées par l’instabilité politique, sont les problèmes les plus complexes que rencontre la région Proche-Orient et Afrique du Nord, indique un rapport du Fonds international de développement agricole (FIDA).

Il est essentiel de renforcer le rôle joué par l’agriculture, si l’on veut lutter contre la pauvreté et les inégalités et favoriser le développement économique dans les zones rurales, souligne le « Rapport sur le développement rural 2016: encourager une transformation inclusive du monde rural » qui sera présenté ce jeudi à Tunis.

Ce document lance un appel de ralliement aux décideurs et aux praticiens du développement, pour gagner la guerre menée contre la pauvreté rurale à l’échelle planétaire.

Cette analyse « systématique et rigoureuse » du secteur rural aide à mieux comprendre le choix des investissements et des réformes politiques clés à privilégier pour permettre aux pays en développement et à leurs populations de tirer parti des zones rurales et de les transformer.

Le rapport présente un aperçu des enjeux régionaux et nationaux dans la région, de même qu’il évoque les dynamiques de développement variées qu’on y rencontre.

La fragilité des États et les conflits armés ont entraîné le déplacement de nombreuses populations. En conséquence, fait-on observer, les pays présentant une fragilité chronique risquent de s’urbaniser prématurément, car les personnes en quête de sécurité et de travail tendent à se rendre dans les centres urbains, tournant le dos à l’agriculture.

L’évaluation de la situation dans la région fait ressortir l’existence de trois types de « ruralité ». En premier, les pays urbanisés prématurément, tels que le Yémen et le Soudan, qui ont connu une véritable explosion de leur population urbaine et un creusement parallèle de l’écart entre villes et campagnes en matière de pauvreté. En second lieu, les pays prêts à progresser, notamment le Maroc, la Tunisie et la Turquie, se prêtent mieux que les autres à une transformation normale du monde rural.

Enfin, les pays de l’ex-Union soviétique sont caractérisés par une urbanisation limitée et un faible écart entre villes et campagnes en matière de pauvreté, notamment en raison de leur ancien statut d’arrière-pays lié à l’économie soviétique.

Selon le rapport, dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord, le chômage des jeunes qui atteint 30 pc est plus élevé que partout ailleurs.

« Le coût des occasions perdues par les jeunes est d’autant plus lourd que ceux exclus aujourd’hui deviennent les pauvres de demain », souligne Khalida Bouzar, Directrice de la division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe du FIDA. « Il est fondamental de faire comprendre, en particulier aux jeunes, que l’agriculture et le secteur agro-alimentaire pourraient permettre d’intégrer dans l’économie formelle une grande partie de la population active jeune qui ne cesse d’augmenter. Notre objectif est de placer chacun aux commandes de son propre destin », a-t-elle affirmé.

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