Fleuve le Silala : la position du Chili face à la Bolivie “est forte et repose sur le droit international”
Le ministre chilien des Relations extérieures, Roberto Ampuero, a indiqué, vendredi à Santiago, que la position de son pays concernant le conflit sur le fleuve Silala, à la frontière avec la Bolivie, « est forte et repose sur le droit international ».
Les propos du ministre intervenaient dans le sillage de la présentation de la réponse de l’équipe de défense du Chili devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye pour le différend opposant Santiago à La Paz sur la nature du Silala, qui dure depuis 2016.
La réponse du Chili devant la Cour « démontre clairement la force de la position du Chili, position indéniable fondée sur le droit international et des preuves scientifiques », a déclaré M. Ampuero lors d’un point de presse organisé au siège de son ministère.
M. Ampuero a également insisté sur le fait que le Silala est un fleuve international « qui coule naturellement du territoire bolivien vers le territoire chilien ».
« Il coule parce qu’il y a une pente considérable de plus de 140 mètres entre la source de la rivière Silala et son point de traversée vers le Chili », a déclaré M. Ampuero, ajoutant qu’il s’agissait d’un fait lié à « la loi de la gravité ».
Le Chili demande à la CIJ de déclarer ce canal frontalier un « fleuve international », alors que la Bolivie soutient que les eaux de ladite rivière « ont été détournées par le pays voisin ».
Santiago demande à la Haute Cour de déclarer que le Silala, situé à la frontière avec la Bolivie, est un fleuve international et que Santiago a le droit d’utiliser ses eaux d’une manière raisonnable et équitable, alors que le gouvernement bolivien doit livrer sa réplique devant la CIJ au plus tard le 15 mai prochain.
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La Bolivie affirme que les eaux du Silala étaient à l’origine des sources, mais qu’elles ont été artificiellement canalisées vers la frontière grâce à des œuvres chiliennes réalisées au début du XXe siècle sur le territoire bolivien.
En plus du conflit transfrontalier autour du Silala, les relations entre le Chili et la Bolivie sont envenimées par un différend frontalier sur l’accès à la mer.
Jeudi, le président de la Bolivie, Evo Morales, avait souligné que la demande de son pays devant le Chili concernant une sortie souveraine à l’Océan Pacifique était « irrévocable ».
Se prononçant à l’occasion du 140e anniversaire de ce qu’il a qualifié d’invasion du territoire bolivien par le Chili, M. Morales a écrit son compte Twitter que « maintenant, le monde entier sait que la Bolivie est née avec une sortie souveraine vers le Pacifique et que notre cause est juste et irrévocable ».
Evo Morales a estimé dans son message que le 14 février 1879, « le Chili a envahi Antofagasta sans déclaration de guerre, pour satisfaire l’avidité de son oligarchie encouragée par les intérêts impérialistes ».
Le gouvernement d’Evo Morales affirme qu’il y a 140 ans, des troupes chiliennes ont envahi le territoire bolivien, ce qui, après la guerre du Pacifique, a entraîné la perte d’environ 400 kilomètres de côtes et d’environ 120.000 kilomètres carrés de territoire.
A la suite d’une plainte déposée par le gouvernement bolivien, la Cour internationale de justice des Nations Unies (CIJ), basée à La Haye aux Pays-Bas, avait décidé en octobre dernier que le Chili n’avait aucune obligation légale de négocier avec la Bolivie une sortie souveraine pour l’Océan Pacifique.