Formation du gouvernement Akhannouch : Top chrono pour les tractations
Qui gouvernera le pays avec le RNI pendant les cinq années à venir ? Telle est la question que nous nous posons tous. Mais à voir le rythme effréné des rencontres effectuées juste le premier jour de ses nouvelles missions, le chef de gouvernement nous prépare, on dirait, à une nouvelle ère politique.
En effet, à peine désigné nouveau chef de gouvernement, Aziz Akhannouch prend sa première mission à bras-le-corps et entame ses rencontres avec les leaders des partis politiques. Les tractations démarrent officiellement ce lundi dans le but de former le nouvel Exécutif.
Pour rappel, les membres du Bureau politique ont appelé à « abandonner les lignes rouges » tout en respectant « le programme électoral du parti, des ses grandes orientations et de ses principes démocratiques modernistes » comme souligné dans un communiqué du Bureau politique du parti, publié vendredi 10 septembre.
La première réunion ayant été avec le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi et Fatim Ezzahra El Mansouri, présidente du Conseil national du Parti Authenticité et Modernité (PAM) au siège du Rassemblement National des Indépendants (RNI) à Rabat. Le chef de gouvernement a enchaîné en rencontrant Nizar Baraka, Lachguer, Sajid, Laenser et d’autres comme pour ne pas perdre de temps.
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Pour rappel, le RNI a remporté 102 sièges lors des dernières élections législatives. Pour assurer une majorité au sein de la Chambre des représentants, il a donc encore besoin de 96 sièges pour atteindre les 198 d’une coalition gouvernementale.
Espérant que le soulagement sera à la hauteur des attentes des Marocains, de bons indicateurs se présentent bien qu’il soit encore trop tôt pour juger. Rien qu’à voir sa posture et son entrain en recevant les secrétaires généraux des autres partis, Aziz Akhannouch, dynamique, accueillant et souriant nous dessine les contours d’une nouvelle ère fondée sur le consensus, en rupture avec celle du gouvernement sortant. Bien entendu, des signes positifs sont là et nous changent d’une apathie contagieuse et toxiques qui a longtemps duré. C’est dire que le nouveau chef de l’Exécutif n’a pour le moment qu’un objectif : former un gouvernement homogène, fort, harmonieux et solidaire. Dans cet esprit, il s’est montré disposé à travailler avec l’ensemble des partis sur la base du programme du RNI qui contient 5 grands axes et 25 mesures, dont le contenu est inspiré de ses rencontres avec les Marocains, lors des tournées régionales du RNI.
Aujourd’hui, par sa large victoire, le Rassemblement National des Indépendants est maître à bord et a le dernier mot quant à la constitution du nouveau gouvernement. Si Aziz Akhannouch a déjà commencé les consultations avec ses futurs alliés, en soulignant qu’il n’y aura aucune ligne rouge en termes d’alliances politiques et que son parti est prêt à travailler avec tous les partis sans exception, il précise toutefois que l’alliance doit être programmatique.
Plusieurs schémas se présentent donc pour l’ossature du nouveau gouvernement pour une bonne représentation politique dont le premier est une coalition confortable et aisée avec un minimum de partis mais elle restera plutôt « VIP » avec le RNI, le PAM et le PI, arrivés premiers de la liste. Un autre scénario se présente dans le même format et ce sera le RNI, le PAM et l’USFP avec 214 sièges ou encore le RNI, le PI et l’USFP avec 210 sièges. Ces coalitions même si elles sont resserrées feront par contre éviter la fragmentation d’une majorité incohérente et tiraillée. Or il serait possible qu’une large coalition de partis soit l’option numéro 1 du nouveau chef de gouvernement et dans ce cas plusieurs compositions se présentent encore. Rappelons que Le gouvernement sortant en comptait 5 après que le PPS avait quitté le navire (PJD, RNI, USFP, MP, UC).
De toute façon, le prochain Exécutif sera tenu de mettre en œuvre la feuille de route Royale et les recommandations de la Commission sur le Nouveau modèle de développement qui orienteront et cadreront le mandat en cours. Par conséquent, le premier défi après la constitution du gouvernement étant la relance économique après presque deux années de crise sanitaire et son impact sur les plans économique et social, nous n’avons pas besoin d’un gouvernement de quarante ministres pour faire plaisir à tous les partis mais nous avons grand besoin de femmes et d’hommes compétents, dotés de courage politique et aptes à prendre des décisions tranchantes pour l’intérêt du pays avant autre chose. Nous avons besoin de nouveaux visages et de jeunes pour insuffler un nouveau sang.
Mais le hic n’est pas la formation du gouvernement puisque le chef de l’Exécutif n’aura pas de peine à rassembler les partis autour de lui. Le grand problème qui se présente aujourd’hui est que exceptionnellement puisque cela n’arrive pas tous les jours, est la constitution d’une opposition forte qui est indispensable dans une démocratie qui se respecte. Aussi l’idéal serait-il que l’USFP et le PPS et pourquoi pas l’Istiqlal se constituent en opposition, mais les bureaux feutrés et les fauteuils douillets sont apparemment irrésistible.