« France humaniste », dit-on !

Par Hassan Benali

Les événements survenus le 24 juin dernier à Melillia, qui ont suscité l’émoi de l’opinion publique nationale et internationale, continuent d’intéresser certains journalistes français, paradoxalement, enthousiasmés par l’opportunité d’en faire leurs choux gras, en pétrissant à leur guise et sous des faux semblants humanistes, la réalité des faits de cette tragédie, afin de mieux brocarder la politique migratoire du Maroc.

En témoigne le simulacre de reportage publié en l’objet, par l’édition du 08 juillet dernier du journal « Le Monde », prétendant retracer la vérité « épurée » sur cet incident grave, grâce à « l’authentification » et à la « géolocalisation » de photos, ainsi que des déclarations sélectivement recueillies, auprès de migrants parvenus à franchir le poste-frontière maroco-espagnol.

Mais à l’instar de la volonté affichée du « Monde », de mettre en pièces la version des autorités marocaines sur ce qui s’est passé à leurs frontières, ce dernier vendredi du mois de juin, tout en confiant cette tâche sournoise à un journaliste stagiaire, tout juste sorti des bancs du centre de formation des journalistes, procédons, à notre tour, et en toute serenité, à ce même exercice, pour distinguer le bon grain de l’ivraie dans cette douloureuse affaire.

D’emblée, le journal par Hubert Beuve-Méry s’est évertué à scénariser la ruée de plus de 2000 migrants vers la frontière maroco-espagnole, comme étant la conséquence directe des ratissages opérés, la veille de l’assaut, par les autorités marocaines, au niveau du campement de fortune du mont Gourougou, situé à proximité du passage de Béni Ansar, où « les migrants n’en pouvaient plus d’y rester, à force de leurs privations d’eau et de nourriture infligées par le pays hôte ».

Selon « le Monde », ce sont ces conditions de vie « déplorables » et « inhumaines », qui n’auraient pratiquement laissé aucun choix aux clandestins, que de tenter de « fuir » vers Melillia, armés de quelques bâtons en bois…sans avoir la moindre intention criminelle.

Une fake-news flagrante, magistralement démentie par la chaine espagnole « Cadena Ser », qui a montré, sur un plateau télé, les lames aiguisées equipant les pointes de baïonnettes artisanales à double cran et les crochets en métal utilisés par les migrants, qui, selon « Le Monde » ne cherchaient pas à escalader le mur de clôture, mais « seulement » à forcer le poste-frontière séparant le Royaume de l’enclave espagnole, avant d’être chargés « par derrière » par les autorités marocaines, induisant par là même, une intervention « lâche et disproportionnée » des forces de l’ordre, qui auraient pris en étau les quelques centaines de migrants, ayant réussi à se rapprocher dudit mur de clôture.

Plus pernicieux encore, « Le Monde » a remis en question, la cause du décès des 23 clandestins, en estimant que l’affaissement du mur de clôture sous le poids des candidats à l’immigration, n’aurait pas pu provoquer leur mort dans la mesure, tenez-vous bien, où « les images, capturées quelques minutes après l’affaissement de la clôture, ne montrent (…) aucun corps de migrant ».
Selon le génie du journaliste stagiaire, il aurait donc fallu que les migrants meurent sur le coup de la chute, sans quoi, leur décès ne serait tout simplement pas « valide ».

Reconnaissant à contre cœur et du bout des lèvres, que « les images manquent pour documenter précisément les événements à l’intérieur de la cour », une fois qu’une poignée de migrants a réussi à pénétrer dans le couloir étroit séparant les deux frontières maroco-espagnoles, « Le Monde » a choisi de donner à cette scène des airs d’embuscade, où les clandestins ont été pris dans une espèce de sourcière, « encerclés » par les forces de l’ordre marocaines, sans évoquer, à aucun moment, les interventions de leurs homologues espagnols, pourtant bien présents de l’autre côté de la frontière, et ce, afin d’imputer l’entière responsabilité de ce drame au royaume, accusé de surcroît, d’avoir traîné à fournir les secours nécessaires.

En somme, le journaliste stagiaire du « Monde » paraît bel et bien avoir été instruit par sa rédaction, à l’effet d’ostraciser médiatiquement « l’inhumanité » des autorités marocaines, à la grande joie des migrants, dont les témoignages, sont les seuls à faire foi aux yeux du canard parisien, notamment, lorsqu’ils contestent que la bousculade devant le portail principal du poste frontière, était la cause directe du décès par piétinement et asphyxie de leurs camarades, supputant que ce sont, encore une fois, les autorités marocaines et leur usage de la force disproportionnée, « à coup de jets de pierres, de grenades assourdissantes et de matraques paralysantes », qui ont provoqué l’hécatombe.

Il est donc évident que cette parodie de « fact-checking » du « Monde », s’inscrit sans conteste dans le sillage de la campagne médiatique hostile que la France mène contre le Royaume. Face à la position adoptée par l’Espagne et l’Union européenne à ce sujet, l’Hexagone est manifestement très irrité par la reconnaissance par le ministre de l’Intérieur espagnol et la commissaire des Affaires Intérieures à l’Union précitée des efforts colossaux déployés par le Royaume, aussi bien pour honorer ses engagements envers ses partenaires espagnols et européens, que pour assurer sa sécurité intérieure et extérieure, en démantelant un nombre élevé de réseaux de trafic d’être humains.

La France humaniste, donneuse de leçon et nostalgique du foccardisme, a-t-elle une idée du nombre d’opérations effectuées par le Royaume pour secourir des jeunes victimes africaines en détresse dans des embarcations de fortune en pleine mer ?

Persistant à vouloir observer aveuglément le Maroc sous ses œillères éculées, la France refuse de reconnaître que le Royaume, désormais adepte d’un multilatéralisme et d’un monde multipolaire, demeure, avant tout, conscient de son ancrage africain et que c’est pour cette raison qu’il a engagé depuis 2013 un large programme de légalisation de la situation d’un nombre important de ressortissants africains sur le sol marocain.

Bien au contraire, face à ce genre d’incidents, La France opte encore et toujours pour la carte de l’amnésie, lorsqu’il s’agit de reconnaitre sa responsabilité d’ancien colon dans les vagues de migration vers l’Europe, que le Maroc tente vaillamment de contenir.

La France moralisatrice et faussement humaniste devrait plutôt se taire et se résoudre à l’idée que l’Afrique ne peut appartenir qu’aux africains.

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