France : Le gouvernement confirme sa volonté de déployer la 5G
À quelques jours des enchères pour l’attribution des premières fréquences et alors que l’évaluation des risques sanitaires et écologiques de la technologie de cinquième génération fait débat en France, le gouvernement a confirmé, mardi, sa volonté de déployer la 5G.
L’exécutif se base sur un rapport qu’il a commandé en juillet dernier et reçu hier lundi, et qui est venu écarter des « effets néfastes à court terme» de la 5G.
« Il n’existe pas, selon le consensus des agences sanitaires nationales et internationales, d’effets néfastes avérés à court terme, en dessous des valeurs limites d’exposition recommandées » aux ondes électromagnétiques, soulignent le rapport rendu public mardi. Ses auteurs s’appuient sur « un grand nombre » d’études publiées sur le sujet depuis 1950.
« Les éventuels effets de long terme, cancérogènes ou non, difficiles à mettre en évidence, sont à ce stade, pour l’essentiel, non avérés selon les mêmes agences », poursuit le rapport.
Suite aux propositions formulées par la Convention citoyenne pour le climat, concernant l’évaluation de l’impact de la 5G, l’exécutif français avait mandaté début juillet dernier, une mission afin de « consolider les éléments d’expertise connus relatifs aux aspects techniques et sanitaires » de la 5G.
Cette mission a été menée conjointement par le Conseil général de l’environnement et du développement durable, le Conseil général de l’économie, l’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale des finances. Elle a abouti à un rapport sur « les aspects techniques et sanitaires du déploiement de la 5G en France et dans le monde ».
Le rapport s’est appuyé sur un grand nombre de retours d’expériences et sur un large corpus scientifique, notamment dans une perspective internationale : 26 pays comparables à la France ont été étudiés, dont 21 ont déjà lancé la 5G.
« L’étude comparative réalisée au niveau international sur l’évaluation des impacts sur la santé par les différents pays étudiés indique que les agences sanitaires qui se sont prononcées considèrent que, dès lors que les valeurs limites d’exposition, correspondant à la réglementation actuellement en vigueur, sont respectées, les effets sanitaires de la 5G sont non avérés, tout en appelant à poursuivre les recherches, en particulier sur les bandes de fréquence dites millimétriques, et singulièrement 26GHz, qui ne seront pas employées en France à court terme », souligne le rapport.
Le rapport met par ailleurs en évidence que la France est dotée d’un solide dispositif de contrôle de l’exposition aux ondes – notamment au regard de ce qui se pratique dans d’autres pays.
Le rapport estime, au vu des premières données disponibles, que l’augmentation des expositions aux ondes sera modérée, y compris en phase d’utilisation commerciale.
Au-delà de ces enseignements, les auteurs du rapport émettent un certain nombre de recommandations concernant le déploiement de la 5G.
Dans ce contexte, le gouvernement français a confirmé sa volonté de déployer la 5G tout en appliquant les recommandations du rapport et en prenant en compte les préoccupations exprimées par les différentes parties prenantes.
« Le Gouvernement veille et veillera à ce que le développement du numérique repose sur un travail constant d’évaluation sanitaire, d’information et d’intégration des enjeux de la transition écologique. Les efforts de réduction de la fracture numérique via le déploiement de la 4G et de la fibre, comme l’émergence de nouveaux usages via la 5G, s’accompagneront de l’élaboration d’une stratégie de sobriété numérique», a déclaré, dans ce contexte, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
Pour le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, « la 5G est absolument stratégique pour la France. C’est un enjeu de compétitivité et de souveraineté technologique pour notre pays. Ce serait une erreur économique de prendre du retard dans son déploiement par rapport aux autres pays. La France doit être conquérante. Nous sommes prêts à développer cette technologie. »
« Le déploiement de la 5G est un sujet scientifique complexe qui mérite une attention toute particulière. Il n’existe aujourd’hui aucun effet néfaste avéré des radiofréquences sur la santé humaine en-dessous des limites fixées par la réglementation. La France adopte ainsi une position vigilante et responsable du développement de cette technologie porteuse de progrès », a, de son côté, souligné le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran.
Les enchères pour l’attribution des premières fréquences de la 5G doivent se tenir le 29 septembre, ouvrant la voie à des premières offres commerciales dans certaines villes françaises d’ici à la fin de l’année.
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