France : le patronat propose de relever à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite
A quelques jours de la fin des concertations sur la réforme des retraites, le Medef, le patronat français, vient de présenter ses principales propositions pour la réforme, dont la plus importante reste le report de l’âge légal de départ.
« Si l’on ne fait rien, l’équilibre financier du régime de retraite sera dans le rouge l’année prochaine« , a prévenu, jeudi, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Pour éviter cette situation, le Medef propose de relever en huit ans, à partir de 2020, l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. A partir de 2028, l’âge légal sera indexé mécaniquement sur l’évolution de l’espérance de vie.
Selon l’organisation patronale, ce nouveau relèvement de deux ans générerait pas moins de «17 milliards d’euros de ressource nette par an à horizon huit ans».
Le Medef a proposé dans ce contexte d’affecter cette manne aux défis liés au vieillissement, notamment à la prise en charge de la perte d’autonomie, estimée à 9,2 milliards par an en 2030.
Pour le Medef, ce relèvement de l’âge de départ à la retraite est « inévitable », de même que la réforme du système dans son ensemble, car si la France comptait au début des années 2000, deux cotisants pour un retraité, ce ratio s’effondrera à 1,3 cotisant pour un retraité à horizon 2060.
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De même, le niveau de dépenses actuellement consacré aux retraites s’élève à 14 % du PIB, soit 4 points de plus que l’Allemagne et 6 que dans les pays de l’OCDE; et le temps passé à la retraite atteint 27,2 ans dans l’Hexagone, contre 22,8 ans outre-Rhin, 20,7 ans aux États-Unis ou 16,6 ans en Corée du Sud.
Face à cette situation, le patronat français estime que « l’heure n’est plus aux tergiversations » et que le gouvernement doit clarifier sa position.
Récemment, le Haut-commissaire français chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye avait affirmé que l’âge légal de départ à la retraite «reste fixé à 62 ans».
« C’est cet âge là qui est retenu dans le cadre du système «universel» voulu par le président Emmanuel Macron, et le contrat que nous avons engagé avec les partenaires sociaux ne change pas d’un iota», avait-il alors assuré.
Objet d’une «consultation publique» en ligne lancée en mai dernier par le gouvernement, la réforme des retraites vise à harmoniser les 42 régimes existants.
De précédentes tentatives de réforme avaient été menées sans succès en France, notamment en 1995 sous Alain Juppé, en 2003 avec François Fillon à la manoeuvre et en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.