France-Les associations critiquent la politique de rétention des migrants

Les autorités françaises enferment massivement des étrangers en centres de rétention et violent les droits de milliers de migrants, le tout pour une efficacité limitée, dénoncent six associations dans leur rapport 2017 publié mardi.

Au total, la Cimade, France terre d’Asile, l’Ordre de Malte et trois autres organisations dénombrent 46.800 placements dans les centres de rétention métropolitains, un chiffre en hausse de 17% par rapport à 2016, faisant de la France « l’Etat membre de l’Union européenne qui enferme le plus ».

Cette progression est « principalement due à l’enfermement, dans le Calaisis et à Paris notamment, de personnes en provenance de pays largement considérés comme exposant leurs ressortissants à des risques graves en cas de retour », écrivent les signataires du rapport, pour qui cette « systématisation » ne permet pas d’atteindre le but recherché.

Selon elles, « seules 40% des personnes enfermées en métropole ont été éloignées ».

Les associations appellent donc le gouvernement à ne plus recourir aussi souvent à la rétention et à en réduire la durée maximale, alors même que le projet de loi asile et immigration, pas encore définitivement adopté, prévoit de porter cette durée de 45 à 90 jours.

>>Lire aussi :Migrations: ce que contient l’accord conclu entre les 28

Les six organisations « sont convaincues que la réforme entraînera une détérioration des conditions de rétention, exacerbera les tensions au sein des CRA (centres de rétention administrative-NDLR) et ne servira pas les objectifs du gouvernement ».

Au-delà, elles dénoncent des « abus » qui se « sont encore amplifiés » en 2017, « année sombre pour les droits des personnes enfermées ».

« L’année 2017 se caractérise notamment par des pratiques illégales et un usage détourné de la rétention », imposée notamment à des ressortissants de pays en guerre ou dans lesquels les droits fondamentaux ne sont pas respectés, jugent les auteurs du rapport.

Selon le rapport, 304 enfants ont par ailleurs été privés de leur liberté avec leurs familles dans les centres métropolitains, de même que 2.493 enfants à Mayotte.

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