France : Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites
Alors que le projet de réforme des retraites est présenté en Conseil des ministres, la France vit ce vendredi au rythme d’une nouvelle journée nationale de grève et de manifestation, la septième, contre la réforme des retraites, à l’appel de l’intersyndicale farouchement opposée à cette réforme.
Deux projets de loi -l’un organique, l’autre ordinaire- visant à créer le « système universel » de retraite par points sont à l’ordre du jour de ce conseil des ministres, après deux ans et demi de concertation avec les partenaires sociaux et le patronat.
Ces textes seront aussitôt transmis à l’Assemblée nationale où les débats vont débuter le 17 février pour un premier vote prévu début mars, selon le calendrier fixé par l’exécutif, déterminé à mener à son terme cette réforme, l’une des promesses phares d’Emmanuel Macron aux présidentielles.
Pour marquer leur farouche opposition à ce grand projet de réforme qu’ils qualifient d’ « injuste », les syndicats réfractaires (CGT, FO, CFE-CGC, FSU et Solidaires), ont décidé de « faire du vendredi 24 janvier « une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle », sur tout le territoire ».
Il s’agit de la 7e journée nationale de grève et de manifestation depuis le déclenchement du mouvement de contestation le 5 décembre dernier. Elle est marquée, comme les précédentes, par des perturbations, certes moindres, dans les transports publics notamment à la RATP et à la SNCF.
Au programme de cette nouvelle journée de mobilisation, des manifestations et des retraites aux flambeaux dans plusieurs villes de France (Orléans, Grenoble, Limoges, Lille, Bordeaux, Rennes, Marseille, Strasbourg, Nantes ou encore Nice).
La manifestation à Paris, qui focalise tous les regards, doit s’élancer en milieu de journée depuis la place de la République pour une dispersion prévue vers 19 heures à la Concorde. Une retraite aux flambeaux est également prévue à partir de 18 heures (HL).
Par ailleurs et pour donner plus de poids à la mobilisation, trois plus grands sites de traitement des déchets d’Île-de-France ont été mis à l’arrêt jeudi soir par des opposants à la réforme des retraites.
Le blocage de ces sites qui gèrent les déchets de six millions de personnes et près de 6000 tonnes par jour a un coût d’environ 600.000 euros par jour, selon le Syctom, le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères. Il intervient suite à un appel lancé en début de semaine par la CGT Énergie et devrait durer jusqu’à lundi minimum.
De même et en raison de la participation d’une partie de son personnel à la grève contre la réforme des retraites, la Tour Eiffel, célèbre monument parisien, sera fermée ce vendredi, a annoncé sa société d’exploitation (Sete). C’est le troisième fois que la tour Eiffel est fermée depuis le début de la grève début décembre.
Par ailleurs, l’intersyndicale opposée à la réforme soutenue par les associations de jeunesse (Unef, UNL, MNL et FIDL), a appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 29 janvier prochain, en vue d’accentuer la pression sur l’exécutif, à la veille de la conférence de financement demandée par la CFDT.
Le Premier ministre français Edouard Philippe a annoncé dans des déclarations rapportées par la presse que la conférence de financement se tiendra le 30 janvier, affirmant avoir « bon espoir qu’elle permette de déboucher sur quelque chose d’intelligent et de responsable ».
La conférence de financement, qui sera lancée au Conseil économique, social et environnemental, doit permettre de trouver les moyens de garantir l’équilibre financier du futur système de retraite.
Considérée comme l’une des promesses phares d’Emmanuel Macron aux présidentielles, la réforme du régime des retraites est destinée à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d’euros de prestations de retraite chaque année, et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros à l’horizon 2025.
Cette réforme repose essentiellement sur la création d’un système universel de retraite par points, – en remplacement des 42 régimes existants actuellement-, qui vise l’uniformisation des règles de calcul des pensions, et partant la suppression des régimes spéciaux.