France: Quand l’espérance de vie s’allonge !

L’espérance de vie des Français continue de s’allonger génération après génération. Un bébé né il y a quelques mois (2022) peut statistiquement être centenaire dans l’avenir. Tel est le constat d’une étude récente de l’Institut français de la statistique (Insee) qui révèle que l’espérance de vie a atteint désormais 90 ans pour les hommes et 93 ans pour les femmes en France.

Ces chiffres correspondent à un « scénario central » qui estime que les risques de décès vont continuer à diminuer dans le futur au même rythme que pendant la décennie 2010-2019, d’après l’Insee.

D’autres scénarios sont toutefois possibles: avec un repli plus lent de la mortalité, la longévité des femmes nées en 2022 pourrait s’établir à 88 ans en moyenne et 86 pour les hommes. En revanche, dans le cas d’un recul du risque de décès plus rapide, l’espérance de vie serait de 99 ans pour les femmes et 96 pour les hommes.

Selon le scénario central des projections de population qui prolonge les tendances récentes, les femmes et les hommes âgés de 20 ans en 2022 vivraient, quant à eux, en moyenne un peu moins longtemps (respectivement jusqu’à 91 ans et 88 ans) car leurs risques de mortalité par âge sont supérieurs à ceux des générations plus jeunes, selon les auteurs de l’étude démographique.

Ainsi, l’âge moyen au décès continuerait de baisser avec l’âge jusqu’aux personnes âgées de 55 ans en 2022, ressort-t-il de l’enquête, qui note qu’à l’inverse, au-delà de 55 ans, plus l’âge est élevé, plus l’âge moyen au décès augmenterait.

“Par exemple, pour les personnes âgées de 80 ans, avoir survécu jusqu’à cet âge fait plus que compenser leurs risques de décès au-delà de cet âge supérieurs à ceux des personnes plus jeunes : leur âge moyen au décès serait de 92 ans pour les femmes et de 90 ans pour les hommes, contre respectivement 89 ans et 86 ans pour les femmes et les hommes âgés de 65 ans”, expliquent les statisticiens de l’Insee.

Quant aux femmes âgées de 90 ans, elles vivraient en moyenne jusqu’à 95 ans et les hommes jusqu’à 94 ans, relève-t-on de même source.

“La durée de vie augmente de génération en génération”, fait observer l’étude. Et cela dans des proportions incroyables, puisque la génération née en 1900, aujourd’hui complètement éteinte, n’a vécu en moyenne que 56 ans pour les femmes et 48 ans pour les hommes. Autrement dit, l’espérance de vie à la naissance augmenterait de 37 ans pour les femmes et de 42 ans pour les hommes entre la génération née en 1900 et celle née en 2022.

La baisse de la mortalité infantile a contribué amplement à cette augmentation : plus de 15 % des bébés nés en 1900 mouraient avant d’avoir un an, contre moins de 0,4% de ceux nés en 2020. Le rythme d’évolution de l’espérance de vie a été particulièrement rapide pour les générations nées de 1900 à 1937 : + 5,7 ans toutes les dix années de naissance pour les femmes et + 5,4 ans pour les hommes.

Des projections démographiques qui risquent sans nul doute de ressurgir dans le débat public, particulièrement pour la question de la réforme des retraites, surtout que les voisins européens de l’Hexagone ont quasiment tous modifié leur régime de retraite et repoussé l’âge légal de départ.

Par ailleurs, les générations nées de 1910 à 1919 font toutefois exception : les progrès les concernant ont été faibles pour les femmes et nuls pour les hommes en raison des deux guerres mondiales, de la canicule de 1911 et de la grippe espagnole de 1918‑1919, explique la même source.

De même, l’espérance de vie par génération a stagné pour celles nées de 1937 à 1945 en raison notamment de la Seconde Guerre mondiale et d’hivers particulièrement froids ces années‑là.

Avec MAP

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