France/retraites: Des organisations dénoncent des interdictions « en catimini » des rassemblements nocturnes à Paris

Des organisations d’avocats, de magistrats et de défense des droits humains ont dénoncé, mardi, des arrêtés pris « en catimini » par la préfecture de police de Paris pour interdire les rassemblements nocturnes contre la très controversée réforme des retraites.

« Depuis vendredi dernier, des manifestants ou simples opposants à la réforme des retraites reçoivent des amendes pour participation à des manifestations interdites. Pourtant, la simple participation à une manifestation non déclarée n’est pas une infraction pénale », a écrit sur Twitter le Syndicat des avocats de France (SAF) Paris, à l’origine d’une requête devant la justice administrative, avec notamment la Ligue des droits de l’homme et le Syndicat de la magistrature.

Ils reprochent à la préfecture de police de la capitale d’avoir pris « en catimini » des arrêtés d’interdiction de manifestations dans une grande partie du centre parisien, sans que personne n’en soit informé

« Pourquoi ne pas faire connaître et rendre clairement lisible les arrêtés si le but est que les gens ne manifestent pas? », s’interroge le SAF.

Ces arrêtés, qui portent une « atteinte grave » à la liberté de manifester, ne servent qu’à faire peur aux manifestants, à dissuader des personnes qui veulent faire entendre leur voix à prendre part à des rassemblements spontanés, notent-ils également, estimant que ce sont plutôt les « personnes pacifiques » qui vont renoncer à aller manifester pour ne pas se faire verbaliser.

Les organisations ont déposé un référé-liberté (procédure d’urgence) auprès du tribunal administratif de Paris visant l’arrêté pour la nuit de lundi à mardi, et la « pratique » en général, relèvent les avocats des organisations, Marion Ogier et Lionel Crusoé, cités par la presse de l’Hexagone.

La notion de « rassemblement non déclaré », sans mention d’un nombre de personnes et alors même qu’il ne troublerait pas l’ordre public, pose par ailleurs un problème car elle est « floue », soulignent-ils, en faisant valoir qu' »elle peut concerner un groupe de deux-trois personnes qui sortent fumer une cigarette ou vont au cinéma ».

Des heurts et violences ont éclaté, mardi, entre manifestants et forces de l’ordre pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites en France, qui prévoit notamment le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, avec un climat général très tendu.

Avec MAP

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