France : Stéphane Séjourné, ex-député du groupe Renew, nouveau chef de la diplomatie

Le président français Emmanuel Macron a nommé ce jeudi 11 janvier 2024 Stéphane Séjourné au poste de ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en remplacement de Catherine Colonna. Ce choix suscite la controverse au moment où le nouveau chef de la diplomatie française est perçu comme l’un des instigateurs de la résolution du parlement européen contre le Maroc.

Stéphane Séjourné, 38 ans, est un proche d’Emmanuel Macron, dont il a été le conseiller politique à l’Élysée puis le directeur de campagne pour les élections européennes de 2019. Élu député européen, il a présidé le groupe Renew Europe, qui rassemble les libéraux et les centristes au Parlement européen.

C’est à ce titre qu’il s’est fait connaître au Maroc, en 2021, en étant à l’origine d’une résolution du Parlement européen qui appelait au respect de la « liberté d’expression et dénonce le sort des journalistes emprisonnés ». Ce texte, adopté à une large majorité, a provoqué la colère de Rabat, qui a suspendu ses relations avec l’Union européenne.

Stéphane Séjourné a également affiché un tropisme algérien inédit au Parlement européen, en faisant retirer de l’agenda, en 2022, un projet de résolution dénonçant les atteintes à la liberté de presse en Algérie, pays qui traverse une grave crise politique et sociale depuis le mouvement populaire du Hirak. Cette initiative a été vivement critiquée par les défenseurs des droits humains et les journalistes algériens, qui ont dénoncé une complaisance coupable à l’égard du régime autoritaire d’Alger.

Le même groupe politique, Renew Europe, était également derrière la résolution sur le Maroc, ce qui a alimenté les soupçons d’une volonté de nuire aux intérêts du royaume et allié historique de la France. Certains observateurs ont même évoqué une ingérence française dans les affaires internes du Maghreb, au mépris du principe de non-ingérence.

La nomination de Stéphane Séjourné au Quai d’Orsay risque donc de compliquer davantage les relations entre la France et le Maghreb, déjà tendues par les dossiers de la migration, du terrorisme, du commerce et de la coopération. Le nouveau ministre des Affaires étrangères devra oublié son penchant algérophile et faire preuve de diplomatie et de pragmatisme pour renouer le dialogue et la confiance avec ses homologues maghrébins, et éviter une crise majeure dans cette région stratégique pour la France.

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