Gaïd Salah veut redorer son blason en déclarant la guerre aux oligarques algériens
Par Saad Bouzrou
Les oligarques et les affairistes qui ont fait fortune durant l’ère Bouteflika sont-ils dans le viseur du général Ahmed Gaïd Salah ? L’arrestation des frères Kouninef et du milliardaire Issad Rebrab, ainsi que le limogeage du patron de Sonatrach ce mercredi 24 avril montrent clairement qu’ils font face à un militaire capable d’avoir la gâchette facile pour «récupérer l’argent du peuple» et poursuivre les «corrupteurs».
Trois hommes d’affaires algériens, Karim, Noah-Tarek et Reda Kouninef, membres d’une famille proche du président déchu Abdelaziz Bouteflika, ont été placés ce mercredi 24 avril en détention provisoire après avoir été entendus dans une affaire de «trafic d’influence». Un knock-out pour ces nababs algériens qui croyaient que la corruption en Algérie était une clausula rebus sic stantibus qui leur garantie une immunité sempiternelle. C’est également un coup réussi pour Gaïd Salah qui voulait, clopint-clopant, redorer son blason aux yeux des Algériens en martelant depuis quelques semaines que l’armée algérienne offrirait les «garanties nécessaires à la justice pour poursuivre les corrompus du pays».
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La guerre contre les chevaliers servants de Bouteflika a concerné également le patron du groupe Cevital, l’homme le plus riche d’Algérie avec 3,7 milliards de dollars US. Il est en prison depuis le soir du lundi 22 avril pour «fausses déclarations relatives à des mouvements de capitaux de et vers l’étranger, de surfacturation d’équipements importés et d’importation de matériel usagé malgré l’octroi d’avantages bancaires, fiscaux et douaniers».
Le PDG du géant pétrolier et gazier public algérien Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour a, quant à lui, été limogé ce mercredi et remplacé par Rachid Hachichi. Le géant public des hydrocarbures a été secoué ces dernières années par une série de scandales financiers qui ont fait l’objet d’enquêtes en Algérie et à l’étranger. Aucune explication n’a été donnée sur les raisons de ce limogeage, concocté dans les coulisses par Gaïd Salah et exécuté par le chef d’Etat par intérim Abdelkader Bensalah.