Gdim Izik: Le rapport de la commission d’expertise médicale, extrêmement fouillé et détaillé
Le rapport de la commission d’expertise médicale diligentée pour analyser les séquelles des accusés du procès de Gdim Izik invoquées comme étant liés à des faits de torture, a été extrêmement fouillé et détaillé, a affirmé, mardi à Salé, l’universitaire français, conseiller juridique et observateur international pour l’Association de promotion des libertés fondamentales, Thierry Rambaud.
« Les explications fournies par la présidente de la commission d’expertise, composée d’un professeur de médecine légale à l’hôpital universitaire de Rabat, d’un spécialiste de traumatologie et d’un psychiatre, étaient claires », a relevé M. Rambaud, notant que les débats ont porté non seulement sur les méthodes adoptées mais aussi sur les résultats auxquels cette commission est parvenue, notamment le degré de compatibilité entre les allégations des personnes accusées et les constatations scientifiques.
A la demande des avocats, les experts ont répondu selon la logique du principe du contradictoire et de la légalité des armes aux interrogations à la fois des avocats de la défense et du président, a-t-il expliqué, affirmant que ce procès respecte parfaitement ces principes, considérés comme éléments inhérents à la notion du procès équitable.
Il a, ainsi, mis en relief le caractère « sérieux » du procès en terme de garantie procédurale, saluant l’action du tribunal et de l’ensemble des acteurs de la justice, notamment les avocats de la défense et les avocats de la partie civile.
De son côté, l’avocate et observatrice internationale française Ariane de Guillenchmidt Guignot a indiqué que les trois experts médicaux se sont référés au Protocole d’Istanbul qui n’a pas une force contraignante et qui regroupe un certain nombre de directives sur la manière d’enquêter lorsqu’il y a des victimes qui soutiennent avoir été victimes de tortures ».
Concernant le début des débats dans le cadre de ce procès, l’avocate a indiqué que le débat était « extrêmement clair et serein et a permis d’aller au fond des choses avec l’aide des avocats commis d’office et ceux des parties civiles qui font un excellent travail ».
Le procès de Gdim Izik, qui se tient devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé, après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013, connait une couverture médiatique nationale et internationale, en présence de plusieurs observateurs internationaux.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les accusés dans ces événements, poursuivis pour « constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité ».
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés.