Grève des collectivités territoriales : Le ministère de l’Intérieur tente d’apaiser les tensions

Alors que le processus de décentralisation s’est traduit par un accroissement des compétences des collectivités territoriales et le renforcement de leur autonomie fiscale, les tensions persistent entre les acteurs régionaux. Le ministère de l’Intérieur et les syndicats des employés des collectivités territoriales prévoient de conclure le dialogue le 11 juin prochain, afin d’aboutir à des décisions mutuellement acceptables. Cependant, les défis financiers auxquels sont confrontées les collectivités territoriales entravent leur capacité à remplir leurs missions.

À la suite de la demande des coordinateurs syndicaux quadripartites des collectivités territoriales adressée au Ministère de l’Intérieur pour entamer un dialogue, une rencontre a eu lieu vendredi dernier à la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT). Elle était modérée par le gouverneur, directeur des travailleurs, ainsi que par le directeur de la direction locale des finances, dans le but de résoudre les questions en suspens.

La réunion a vu la participation de la coordination syndicale, composée de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), de la Fédération Démocratique du Travail (FDT) et de l’Union Marocaine du Travail (UMT). Ils ont souligné l’importance de leurs revendications, notamment une augmentation générale des salaires et le respect des libertés syndicales. Ces revendications, considérées comme justes et légitimes, visent à répondre aux besoins des 89 741 fonctionnaires du secteur, selon la DGCT.

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Effectivement, après une série de grèves commencées en janvier 2024 et la suspension des réunions des commissions techniques depuis le 23 février 2023, il a été finalement convenu, lors de cette réunion, d’une date butoir pour conclure le dialogue sectoriel et résoudre les questions en suspens. À cet effet, les parties ont prévu un délai jusqu’au 11 juin. Entre-temps, une réunion est prévue le 14 mai pour examiner les dossiers administratifs encore en litige et discuter des requêtes des organisations syndicales. Par ailleurs, le ministère a invité les syndicats à présenter leurs revendications avant le 7 mai, afin que les services compétents du ministère puissent les étudier.

Dans ce contexte, les syndicats affirment que leurs revendications, incluant une augmentation salariale nette d’au moins 2 000 dirhams par mois, restent pleinement justifiées. Ils mettent également en lumière les défis financiers auxquels les collectivités territoriales sont confrontées, lesquels entravent leur capacité à remplir leurs missions et à répondre aux besoins d’investissement, en raison de mécanismes de financement inadaptés.

Ces événements s’inscrivent dans le cadre de manifestations et de grèves nationales qui se déroulent depuis des mois pour protester contre ce qu’ils perçoivent comme de mauvaises conditions et une discrimination à leur égard par rapport à d’autres employés de différents secteurs publics.

Pour mémoire, les représentants syndicaux ont déjà critiqué la politique du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, les accusant d’ignorer leurs demandes et de recourir à l’intimidation pour compromettre le droit constitutionnel de grève. Ils tiennent donc le gouvernement pour responsable de l’escalade de la situation et de l’adoption d’une approche stérile qui ne répond pas aux attentes des travailleurs.

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