Guadalupe : une jeune argentine en quête d’une aventure à moto de Tanger à Cape Town

-Par Hicham Lakhal-

 Jusqu’à ce jour, la jeune Guadalupe ne sait pas quelle force l’a poussée à quitter son emploi dans une multinationale à Buenos Aires pour se lancer dans une aventure à moto qui l’a amenée aussi loin que la Patagonie au sud de l’Argentine et le Mexique avant de nourrir un nouveau rêve, celui d’un périple de Tanger, la ville marocaine, à Cape Town la sud-africaine.

Agée de 34 ans, Guadalupe Aruaz est diplômée en économie de l’université “Torcuato Di Tella” en Argentine. Son master en statistiques et mathématiques en poche, elle travaille dans une multinationale spécialisée en consulting, puis occupe le poste d’analyste financier sur les marchés de capitaux, avant de changer de vocation, gagnée par la monotonie et par la volonté de quitter Buenos Aires.

“J’ai quitté mon travail et je me suis consacrée pendant des années à un rêve qui m’habitait depuis un bon bout de temps : celui de voyager, d’écrire sur les endroits que je visite et de documenter mon périple avec ma caméra qui ne me quitte jamais”, confie Guadalupe dans un entretien accordé à la MAP, sur son expérience de globe-trotter sur un deux roues, un mode de vie qu’elle considère comme une aventure et un défi que les femmes peuvent relever avec détermination.

Revenant sur les débuts de son aventure à deux roues, Guadalupe raconte qu’elle avait visité l’Asie, il y a quatre ans, et plus précisément la Chine, puis l’Indonésie où elle a appris à conduire une moto pour entamer un périple en Malaisie, au Vietnam et au Cambodge, mais le sort lui joue un mauvais tour et elle doit reporter son voyage à moto après un grave accident et de multiples fractures qui l’ont obligée à revenir à Buenos Aires en chaise roulante.

De cette douloureuse expérience, Guadalupe se rappelle que l’opération qu’elle avait subie au Cambodge a été un échec ce qui lui a valu de repasser de nouveau au bloc pour une nouvelle opération en Argentine. A son réveil, sa première question était quand est ce qu’elle pourra reprendre la route. Deux mois plus tard, l’aventurière se rétablit et commence les préparatifs pour son prochain voyage.

Après avoir cherché des sponsors pour son voyage et acheté une nouvelle moto, la globe-trotter argentine commence son périple de Buenos Aires à Ushuaia à la pointe méridionale de l’Amérique du Sud, une sorte de “bout du monde” dans l’imaginaire des Argentins, avant de prendre le cap vers le nord à destination du Mexique.

“Pour moi, ce que je fais n’est pas seulement un voyage mais un mode de vie. Je suis heureuse lorsque je vogue à travers les pays sur une moto”, poursuit Guadalupe qui ne regrette pas son choix de troquer une vie bien rangée contre une autre faite d’aventures.

Tant qu’il y a de la volonté, tout est possible, affirme l’aventurière, en relevant que sa décision de voyager seule découle de la difficulté de trouver des compagnons de voyage qui partageant les mêmes convictions et sont prêts à laisser tout derrière eux pour goûter à la liberté que confèrent le voyage et l’aventure.

“Je voyage seule mais tous ceux qui sont tentés par l’aventure sont les bienvenus tant qu’ils sont habités par la même passion”, ajoute Guadalupe, pour qui le voyage est une façon de savourer le moment, de profiter des beaux paysages et de contempler de nouveaux visages sans être l’otage du passé ou d’un avenir incertain.

S’agissant de ses ressources financières, la jeune argentine relève qu’elle peut subvenir à ses besoins avec 200 dollars par mois qu’elle gagne de l’écriture d’articles pour des magazines spécialisés en voyage, soulignant, toutefois, que cette somme ne couvre que l’essence, l’alimentation et les médicaments de première nécessité, le reste dépend de la générosité des habitants des régions qu’elle traverse.

Guadalupe, qui passe ses nuits chez des familles qui veulent bien l’héberger, dans les locaux de la protection civile et de la police ou dans des campings, souligne qu’elle a acquis de l’assurance avec le temps mais qu’elle prend toujours des précautions comme ne pas voyager la nuit et changer de direction pendant la journée au gré de son intuition, qui ne la trompe plus depuis l’accident du Cambodge.

Le monde n’est pas peuplé uniquement de méchanceté et de crimes comme ne cessent de le véhiculer les médias, mais il y a également beaucoup de bien et de solidarité, conclut Guadalupe, en affirmant que ce constat la pousse à démarrer sa moto pour commencer une aventure de l’autre côté de l’Atlantique: de Tanger à Cape Town.

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