Guercif assoiffée par la sécheresse et l’exploitation des terres

La province de Guercif fait face à une grave crise de l’eau qui affecte la vie de ses habitants. Depuis des mois, les citoyens se plaignent de la pénurie d’eau potable et de la baisse du niveau des nappes phréatiques, tandis que les parlementaires interpellent les autorités compétentes pour trouver des solutions urgentes.

La situation s’est aggravée avec l’arrivée de la sécheresse, qui a réduit les précipitations et les apports des cours d’eau. Selon les données de la Direction générale de la météorologie, la province de Guercif a enregistré un déficit pluviométrique de 62% en 2021, par rapport à la normale lors de la campagne agricole 2023-2024. Cette sécheresse a eu des conséquences néfastes sur les cultures, le bétail et les ressources en eau.

Mais la sécheresse n’est pas la seule responsable de la crise de l’eau à Guercif. Un autre facteur qui aggrave le problème est l’exploitation intensive des terres collectives par des investisseurs privés, qui pompent les eaux souterraines pour irriguer leurs plantations. Ces investisseurs ont obtenu des contrats de location de longue durée auprès des autorités locales, sans tenir compte de l’impact environnemental et social de leur activité.

C’est ce qu’a dénoncé le député Saïd Serrar, élu du parti du Mouvement Populaire et président de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme au Parlement. Dans une question écrite adressée au ministre de l’Intérieur, il a demandé des explications sur les raisons qui ont permis la location des terres collectives à des investisseurs, malgré les répercussions négatives sur les eaux de la région. Il a également souligné la nécessité de mettre en œuvre le principe de justice spatiale pour garantir l’équité dans la distribution et la gestion de l’eau.

Serrar a rappelé que la province de Guercif fait partie du bassin versant de la Moulouya, qui est géré par l’Agence du bassin hydrographique de la Moulouya (ABHM). Il a appelé cette agence à assumer ses responsabilités et à prendre des mesures pour préserver les ressources en eau, notamment en contrôlant les prélèvements, en rationalisant les usages, en renforçant les infrastructures hydrauliques et en sensibilisant les acteurs locaux.

La crise de l’eau à Guercif est une problématique majeure pour le développement durable de la province, qui compte plus de 127 000 habitants.

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