Guerre en Ukraine : positionnement vers une nouvelle offre du gaz

Le déclenchement de la guerre en Ukraine a mis la sécurité énergétique de l’Europe sous un nouveau test alors que l’Allemagne a interrompu le projet de gazoduc Nord Stream 2 de la mer Baltique avec la Russie, laissant peu d’options d’approvisionnement en gaz à long terme, dont la principale est le projet de gazoduc maroco-nigérian.

Le gazoduc Nord Stream 2 de 11 milliards de dollars était destiné à doubler le flux de gaz vers l’Allemagne depuis la Russie en évitant les routes ukrainiennes.

Après la décision allemande, l’ancien président russe Medvedev a tweeté « Bienvenue dans le meilleur des mondes où les Européens vont très bientôt payer 2 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz naturel ! »

La guerre russo-ukrainienne aura des répercussions économiques et politiques dans les années à venir. Dans cette note, nous nous intéressons aux implications économiques de la guerre sur l’économie africaine à court et à long terme. Le conflit survient alors que l’Afrique s’efforce de mettre son économie sur la voie de la reprise, dans un contexte de pressions inflationnistes mondiales et de volatilité des marchés financiers et des matières premières. Alors que les exportateurs d’énergie vont pouvoir profiter de la crise, d’autres, comme le Maroc, seront durement touchés par la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ce qui va accentuer leurs déséquilibres extérieurs et leurs inquiétudes à propos de la hausse des prix et de l’évolution de la dette publique.

Bien que les responsables européens rassurent sur le fait que l’UE consomme 38 % du gaz russe et que les réserves sont pleines à 30 %, la guerre en Ukraine a jeté une ombre sur la sécurité énergétique de l’Europe dans un contexte où le gaz est essentiel aux objectifs bas carbones des économies européennes, a analysé le site North Africa Post.

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D’autres grands fournisseurs de gaz tels que le Qatar et l’Algérie ont déclaré qu’ils n’avaient pas la capacité de remplacer le gaz russe à court terme, laissant l’Europe vulnérable au gaz russe.

Compte tenu du risque de manipulations russes, la source fait savoir qu’il reste moins d’options pour sécuriser l’approvisionnement en gaz européen, à savoir un gazoduc qatari vers l’Europe ; les États-Unis comme alternative au gaz russe ; et le gazoduc nigérian vers l’Europe. Lors de l’examen de chacune de ces alternatives, il est nécessaire de prendre en compte le facteur géographique, le coût, les garanties de continuité des flux, en plus du facteur de stabilité politique dans les pays d’origine et de transit.

Le gazoduc maroco-nigérian reste le plus réaliste et économiquement stable

L’Algérie a échoué pendant des décennies à construire un pipeline similaire pour acheminer le gaz nigérian vers la Méditerranée pour des raisons de sécurité et aussi comme tactique pour empêcher le gaz nigérian compétitif de saper sa propre part de marché et celle de Moscou.

Selon North Africa Post, le parcours off-shore onshore proposé pour le gazoduc nigérian-marocain est également de nature à permettre non seulement au gaz nigérian d’atteindre l’Europe, mais aussi la Mauritanie et le Sénégal.

Par conséquent, les États-Unis et l’Europe devraient peser de tout leur poids pour soutenir ce projet et veiller à ce que la Russie n’utilise pas son alliée algérienne pour le déjouer.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait approuvé le gazoduc maroco-nigérian qui bénéficiera à l’intégration régionale et renforcera la sécurité énergétique des États de l’Afrique de l’Ouest, au lieu de la proposition algérienne d’un gazoduc transsaharien.

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