LA GUERRE USA-RUSSIE N’AURA PAS LIEU

Par Gabriel Banon

Depuis la chute du mur de Berlin, et l’implosion de l’URSS, les stratèges du Pentagone à Washington, ont cherché à neutraliser la Russie renaissante. Ils ont, à travers l’Union européenne, cherché à réduire la zone d’influence de Moscou. En poussant à l’élargissement, à marches forcées, de l’Union vers l’Est, ils retiraient ainsi les anciennes républiques soviétiques, une à une, de l’orbite de la nouvelle Russie.

Malgré le choix de l’économie de marché, par les nouveaux responsables russes, Washington, particulièrement le Pentagone, a continué à analyser les relations avec la Russie au travers du filtre de la guerre froide. On aurait pu s’attendre à une autre grille de lecture. L’Europe aurait pu ouvrir les bras à « l’enfant prodigue », qui revient à la maison de l’économie libérale.
Au contraire, sous l’impulsion des Etats-Unis, Bruxelles a imposé aux nouveaux venus, le pacte de l’OTAN. Une manœuvre d’encerclement, qu’aura parachevé l’entrée de l’Ukraine dans l’Union. Tout ceci, conformément à la politique constante de Washington, de détruire toute velléité de rapprochement de l’Union européenne avec la Russie.
Mais l’Ours russe se rebiffe, se dote d’un gouvernement où l’autorité est la vertu cardinale, avec l’ambition affichée, de redonner à la Russie sa place, toute sa place, dans le concert des nations. Avec une constance dans la dénonciation, les médias occidentaux traitent Poutine de méchant, sanguinaire, incontrôlable et j’en passe. Oui, Poutine a rétabli l’autorité de l’Etat, donné une grande place aux racines chrétiennes de la Russie et défend la Famille. L’opinion publique européenne ne se trompe pas, elle admire en lui ce qu’elle recherche chez ses dirigeants. L’Europe décadente et à l’agonie, panique les citoyens, qui attendent l’Homme providentiel.
La tragédie syrienne va donner l’opportunité au patron du Kremlin, de s’imposer et devenir un interlocuteur incontournable au Moyen Orient.
Ceci n’est pas du goût des généraux américains. Commence une véritable campagne de diabolisation de la Russie.
Lors de sa prise de fonctions, le nouveau commandant suprême de l’OTAN, le général américain, Curtis Scaparrotti, déclare : « l’Alliance est confrontée à une Russie renaissante, cherchant à s’imposer comme une puissance mondiale» et d’ajouter : « L’Alliance doit poursuivre son renforcement militaire sur le flanc Est, pour être prête à lutter contre la Russie » Son prédécesseur, le général Philip M. Bredlove, avait pronostiqué une guerre avec la Russie, dans les deux ans, et d’ajouter : « On la gagnera !» La Russie a toujours été une puissance mondiale, n’en déplaise aux généraux de l’OTAN. Elle a sa place, aux côtés des USA et de la Chine.
L’Otan, qui n’a rien d’Européen, si ce n’est la façade, est, en réalité, une machine de guerre américaine. Elle a toujours été sous commandement américain, aux frais, en grande partie, de l’Union européenne.
Washington, jusqu’à la fin de l’année 2015, a poursuivi une véritable guerre de l’information. Deux objectifs sont recherchés, quadrupler les dépenses de l’Otan et bloquer aux Etats-Unis, le désir d’Obama de réduire le nombre de soldats stationnés en dehors des Etats-Unis et diminuer le budget du Pentagone de 4%.
La situation financière de l’Union européenne n’a pas permis de donner suite, aux demandes du commandement de l’Otan, par contre, on ne parle plus de diminuer les effectifs, ni de réduire le budget militaire, bien au contraire.
Des bruits de bottes aux frontières de la Russie, ils n’en manquent pas : déploiement de quatre bataillons de l’Otan en Europe de l’Est, stationnement d’avions de chasse dans les anciennes républiques soviétiques, déploiement de chars et manœuvres militaires à la frontière russe.
Vladimir Poutine a observé toute cette agitation avec beaucoup de flegme, mais au détour d’une interview télévisée, a délivré un message à tous ces stratèges nostalgiques : si l’Otan pense qu’elle pourra mener une guerre conventionnelle contre la Russie, elle se trompe lourdement. Il y aura une seule réaction, et elle sera nucléaire.
On se calme, et le commandement de l’OTAN est prié de freiner ses ardeurs guerrières.
Sur le plan diplomatique, on prend acte du retour gagnant de la diplomatie russe, et une ère de coordinations a pris place, particulièrement pour la Syrie et DAECH. En marge de toutes les négociations, aujourd’hui, Washington et Moscou mènent la danse.
Non, il n’y aura pas de guerre USA-RUSSIE, la dissuasion nucléaire a encore de beaux jours devant elle.

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