Hakima El Haite : Nous avons mis en place une panoplie de règles fixant les conditions d’importation des combustibles solides de récupération

La ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite a assuré, lundi à Rabat, que son département a mis en place, depuis 2014, une panoplie de mesures fixant les conditions d’importation des combustibles solides de récupération (CSR).

Une série de règles a été mise en place en matière d’importation des déchets, ayant trait, entre autres, à l’agrément des usines, l’obligation d’effectuer des analyses conformément aux normes européennes, la production d’une déclaration antimafia, la production d’un rapport sur le processus et les modalités de contrôle et de gestion des CSR, outre des garanties de la part des sociétés exportatrices, a précisé Mme El Haite lors d’une conférence de presse consacrée à mettre la lumière sur la polémique suscitée après l’importation par le Maroc de 2.500 tonnes de CSR d’Italie.

Elle a fait savoir, dans ce sens, que dès l’arrivée de la cargaison des combustibles dans les ports du Royaume, des échantillons sont envoyés pour contre-analyse à destination de laboratoires agréés et qui sont autres que ceux ayant analysé ces combustibles dans leur pays d’origine, a-t-elle expliqué, ajoutant que 450.000 tonnes d’ordures entrent chaque année au Maroc en vue de leur recyclage et incinération.

Elle a indiqué, dans ce sens, que 19 documents sont à fournir par le notifiant souhaitant exporter des CSR au Maroc, alors que 6 pièces sont obligatoires côté cimenteries, espérant que ces déchets soient valorisés et constituer des sources de production d’énergie.

Dans la même lignée, elle a noté que les propriétaires des cimenteries ont effectué des visites de terrain à l’usine située à Pescara, exportatrice de cette cargaison et qui répond à la directive IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control), pour constater de visu ces combustibles, relever des échantillons sur place et faire des analyses dans des laboratoires agréés.

D’ici 2020, le plan national du ministère prévoit le recyclage de 20 pc des déchets et la construction de 18 stations de tri des déchets, a fait savoir la ministre déléguée, ajoutant que « la gestion des déchets reste encore un secteur informel requérant une restructuration nationale globale, qui va de la collecte jusqu’aux décharges publiques ».

Pour sa part, le président de l’Association professionnelle des cimentiers et président de la Coalition de valorisation des déchets, Mohamed Chaibi, a assuré que le débat suscité autour de l’importation par le Maroc de ces RDF est « positif », soulignant qu’il s’agit de CSR et non pas de déchets.

Ces combustibles sont utilisés en Europe et ailleurs, a-t-il avancé, précisant que les usines marocaines disposent des techniques et des capacités leur permettant d’incinérer ces RDF conformément aux normes européennes et que les professionnels de la cimenterie sont obligés de respecter les normes techniques européennes au sein de leurs usines.

Ces combustibles sont payants et leur prix varie en fonction des cours du pétrole au niveau mondial, a-t-il relevé, ajoutant que les importations effectuées servent de plateforme en vue de l’exploitation des décharges publiques de Rabat, de Marrakech et de Béni Mellal.

« Nous avons décidé d’importer ces combustibles depuis l’Italie afin de préparer le staff technique des usines et les gestionnaires des fours à acquérir l’expertise requise afin de pouvoir adapter la flamme du four et procéder à une incinération adéquate de ces RDF », a-t-il lancé, ajoutant que le personnel en charge de cette opération a bénéficié d’un stage spécialisé en Europe en la matière.

« C’est le Maroc qui exporte ses déchets dangereux, notamment nucléaires, vers l’Europe afin qu’ils soient traités dans des usines spéciales et non pas le contraire », a-t-il martelé.

Notant que ces combustibles sont incinérés à une température qui dépasse 1450 degrés C°, d’où l’absence de tout résidu ou gaz dangereux, il a indiqué que l’utilisation des RDF a un impact bénéfique sur l’atténuation des gaz à effet de serre (GES).

De son côté, le directeur de la société de gestion des déchets solides Ecomed, M. Ahmed Hamidi a indiqué que l’incinération des RDF a appelé à faire la différence entre les déchets recyclables, les déchets non-recyclables et ceux constitués de matières organiques.

L’utilisation des RDF comme combustible de substitution s’inscrit dans le cadre des engagements pris par le Maroc à l’international (NDC), afin de minimiser ses émissions de GES, en l’occurrence celles liées à la gestion des déchets et de réduire au strict minimum la proportion de déchets ultimes (destinés à l’enfouissement), selon un communiqué du ministère délégué chargé de l’Environnement.

Le Maroc, dans le cadre de sa stratégie de développement durable, est en train de bâtir un modèle de transition énergétique ayant au cœur de ses priorités, la protection de la santé du citoyen et la préservation de son environnement, ajoute la même source.

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