Hôtellerie : Malgré les restrictions le marché marocain reste attractif
Par Mouhamet NDIONGUE
La chaîne hôtelière espagnole Silken prévoit de construire, d’ici deux ans, trois nouvelles unités hôtelières au Maroc, plus précisément à Tanger, Marrakech et Dakhla. L’entreprise exploite 35 établissements en Espagne, se lance à la conquête du marché d’hôtellerie marocain très impacté par les restrictions de la pandémie du Covid-19.
La 42e édition du Salon international du tourisme (FITUR) tenu la semaine dernière à Madrid, en Espagne où avait pris part l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), chargé de promouvoir le du pays auprès des touristes potentiels, commence à porter ses fruits, malgré le secteur le fait que le secteur de l’hôtellerie est durement touché par la crise sanitaire.
La chaîne hôtelière a signé un accord avec un partenaire immobilier marocain pour créer trois unités à Tanger, Marrakech et Dakhla, villes touristiques par excellence. Si les travaux avancent normalement, sans subir les effets de la crise sanitaire, les trois établissements pourront ouvrir leurs portes entre le second semestre 2023 et le premier trimestre 2024.
La venue de l’espagnole coïncide avec les arrivées de touristes au Maroc qui devraient atteindre un plus de 9 millions de touristes en 2021, selon les modèles macroéconomiques mondiaux de Trading Economics et les attentes des analystes. À long terme, les arrivées de touristes au Maroc devraient tendre autour de plus de 10 millions en 2022 et 11 millions en 2023, selon nos modèles économétriques , ce sera une bonne affaire pour l’hôtellerie.
Cependant pour relancer le secteur du tourisme, lourdement impacté par les restrictions, Le gouvernement marocain a approuvé un plan d’urgence d’une valeur de 2 milliards de dirhams pour soutenir l’industrie du tourisme.
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Le plan d’urgence vise à protéger les entreprises marocaines, dont plusieurs hôteliers, touchées par la pandémie de COVID-19, à assurer la reprise du secteur et à aider les personnes en situation difficile qui ont perdu leur emploi dans le contexte de la crise sanitaire actuelle.
Le plan d’urgence comprend cinq mesures pour relancer la situation actuelle de l’industrie touristique au Maroc, dont une grande partie va concerner le secteur de l’hôtellerie.
« Le retour sur le marché international répond à un plan de croissance sélectif, qui comprend la gestion d’hôtels situés dans des emplacements « Prime », avec un design et une architecture unique… Nous serons fidèles à notre philosophie et aux caractéristiques qui distinguent notre marque » a déclaré Javier Villanueva, PDG de Silken.
Plus tôt cette année, la chaîne a acquis trois nouveaux hôtels sous gestion à Tenerife, Vigo et Vitoria, et prévoit d’ouvrir un deuxième hôtel à Málaga avant la fin de l’année. L’entreprise annonce également l’ouverture d’un nouvel établissement à Gérone en 2023. C’est dire que c’est un concurrent sérieux qui se présente pour les hôteliers marocains
Silken acteur dans l’hôtellerie, investit le Maroc dans une époque d’incertitude, où les entreprises du secteur réduisent leurs portefeuilles. « C’est la preuve de la solidité de notre business model », souligne Villanueva, précisant que Silken dispose de 35 établissements en Espagne, dont 17 en location, 7 en exploitation, 10 en gestion et un, à Valence, auquel il appartient. Pour rappel, les recettes touristiques du Maroc ont diminué de 33,2% au cours des six premiers mois de 2020, représentant une perte de 11,1 milliards de dirhams.
Dans la stratégie de la relance, L’Agence marocaine pour le développement du tourisme (SMIT) a organisé la conférence « Morocco Tourism Day » le 11 octobre au pavillon du Maroc à l’Expo 2020 Dubaï, l’événement servant de plate-forme de rencontres et d’échanges autour des opportunités d’investissement sur le continent nord-africain.
Lors de cet Expo, La SMIT a en outre rassuré les investisseurs étrangers des pays du Golfe sur le climat des affaires offert par le Maroc et exprimé son souci de promouvoir le pays, notamment ses provinces du sud, en tant que destination d’affaires, surtout pour le secteur de l’hôtellerie.
Les opérateurs privés et publics marocains du secteur du tourisme ainsi que les leaders internationaux ont saisi l’occasion pour discuter des opportunités d’investissement et du climat des affaires offerts par le pays d’Afrique du Nord.
Le panel était animé par plusieurs acteurs internationaux de l’industrie du tourisme, dont Jochem-Jan Sleiffer, président de la branche Moyen-Orient, Afrique et Turquie du groupe Hilton, et Marloes Knippenberg, PDG de Kerten Hospitality.
Au cours de la conférence, Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), a présenté aux investisseurs les nouveaux projets touristiques prometteurs que le Maroc cherche à lancer post-Covid pour répondre aux nouvelles tendances du secteur.
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Le Maroc a signé le 3 août un contrat de projet en faveur du secteur du tourisme, réunissant des acteurs publics et privés aux niveaux national et régional afin d’atténuer les effets de la crise du Covid-19.
Le contrat couvre les années 2020-2022 avec 21 mesures pour donner un coup de pouce au secteur touristique marocain et l’aider à se redresser.
Les experts économiques du pays prévoyaient une forte baisse des indicateurs du secteur du tourisme en raison de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture des frontières du Maroc.
Des millions de touristes arrivent au Maroc pour les affaires, les loisirs ou pour rendre visite à la famille en toute saison. La décision du pays de fermer les frontières dans le cadre des mesures préventives visant à contenir la propagation du Covid-19 a cependant directement affecté le secteur du tourisme.
Avec l’annonce de la réouverture de frontières aériennes, les professionnels du tourisme espèrent la relance définitive du secteur, qui comme le pensent tous les experts, a été l’un des secteurs les plus touché par la crise sanitaire.