Huile d’olive : Le changement climatique déprime producteurs et consommateurs

Les prix de la plupart des huiles alimentaires ont déjà considérablement augmenté au cours des derniers mois à cause des problèmes d’approvisionnement. Mais la guerre en Ukraine et l’inflation ont rendu certains produits de consommation très chers. Dans cette vague de hausse, figure les huiles de cuisson notamment l’huile d’huile, qui à cause de la sécheresse est passée du simple au double au grand dam des consommateurs, pendant que les producteurs cherchent désespérément acheteurs.

La saison de récolte des olives et avec elle la production d’huile d’olive a commencé dans les zones de culture les plus importantes. Dans la région de Beni Mellal, la production d’huile d’olive bat déjà son plein cette année. Dans ce secteur de l’agriculture marocaine, caractérisé par des ventes en vrac et dominé par des produits non labellisés, les efforts de modernisation sont limités, d’autant plus que les coûts et les prix augmentent et que les rendements et la demande baissent inexorablement du fait de la rareté d’eau, même si la plante n’est pas grande consommatrice d’eau.

Dans la région de Béni Mellal, l’une des cinq plus importantes régions productrices du Maroc, le prix de gros de l’huile d’olive aux pressoirs se situe entre 75 et 90 dirhams le litre. Il en va de même pour El Attaouia, une autre région dont le liquide est réputé pour sa qualité. Les prix auraient atteint de nouveaux records cette année.

Dans cette vague inflationniste, plusieurs économistes s’attendant à ce que les rendements de l’huile d’olive chutent de près de 30% si les conditions ne s’améliorent pas rapidement. Selon les agriculteurs, la meilleure période pour récolter les olives commence généralement au mois de Novembre jusqu’à la fin du mois de Décembre et peut se prolonger jusqu’à la mi-Février. Au Maroc la culture d’olive se pratique généralement dans les régions suivantes : Fès Boulmane Taounate, Meknes Tafilalet, Marrakech Tensift Haouz, Beni Mellal Tadla Azilal, Oriental, Tanger Tetouan…

Mais dans ce contexte d’incertitude, une mauvaise récolte pourrait faire grimper les prix.

De mauvaises récoltes sont également actuellement attendues dans d’autres grands pays producteurs d’huile d’olive tels que l’Italie, la Tunisie et le Portugal, ce qui ajoute aux inquiétudes concernant la faiblesse de l’offre mondiale.

Les oliviers se portent bien dans les climats chauds et secs. Mais cette année, ils souffrent de conditions extrêmes au Maroc où se trouvent la plupart des oliveraies du pays. Les températures montaient parfois jusqu’à 46 degrés Celsius à Marrakech Tensift Haouz.

Dans le même temps, le manque de pluie a fait chuter les niveaux d’eau dans les réservoirs à des niveaux record. L’utilisation de l’eau a donc été restreinte dans certaines régions. Mais si les oliviers ne reçoivent pas assez d’eau, les fruits peuvent se ratatiner ou même tomber.

Malgré ce danger qui guette la production, le rendement national d’olives pour la campagne 2021-2022 est estimé à 1,96 million de tonnes, en hausse de 21% par rapport à la campagne. L’Olive est cultivée au Maroc avec une superficie de 1,2 million d’hectares.

Inquiétudes pour la production 2022/2023

« Nous avons des oliviers centenaires. La sécheresse de l’hiver dernier, mais surtout la chaleur, a fait des ravages sur les arbres. En conséquence, la production d’olives était faible et de mauvaise qualité. Au Maroc, la production a chuté de plus de 50%, seule la Méditerranée orientale a connu une bonne année », a déclaré Rachid Benali, président de l’association des producteurs d’olives Interprolive, à Medias24.

« Cette situation est attribuée au changement climatique, en particulier la chaleur extrême de cette année. Il fait de plus en plus chaud. Nous avons déjà eu plusieurs semaines avec des températures supérieures à 40 degrés. Le cycle de production des oliveraies a été complètement interrompu », poursuit-il.

La hausse des prix des olives est en outre influencée par la hausse des prix des matières premières.

« De plus, tous les coûts ont augmenté. Les prix des engrais diesel ou azotés viennent de doubler », résume Benali.

Sur le marché, le prix des olives est monté à 15 dirhams le kilo cette année. Le rendement au kilo est très faible déplorent les agriculteurs qui achètent les olives à un prix trop élevé, ce qui réduit les bénéfices », se plaignent les viticulteurs. C’est pourquoi on mélange parfois deux huiles d’origines différentes pour faire baisser le prix au litre.

Une autre étape difficile au Maroc est la certification de la transformation, qui peut être effectuée pour déterminer la date d’achat et de transformation, les quantités achetées, le producteur, la qualité de la matière première et, le cas échéant, les proportions du mélange.

La concurrence est rude. Bien que les produits soient vendus quasiment au même prix, il existe des différences de qualité. Dans la région il y a actuellement, des dizaines de presses à huile, tant pour l’exportation que pour le marché intérieur. Certains vendent toutes en vrac et sans étiquetage, ce reste l’un des plus gros problèmes du secteur au Maroc.

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