Industrie : Les bonnes perspectives de Ryad Mezzour pour 2022
Par Mouhamet NDIONGUE
Le Maroc a lancé un plan ambitieux pour réduire son déficit commercial de 3,7 milliards de dollars en offrant des incitations aux investisseurs locaux pour qu’ils produisent localement des biens importés, a déclaré le ministre du Commerce.
Jusqu’à présent, 731 projets industriels étaient éligibles aux subventions de l’État, dont 90% seront financés par une capitale marocaine, a déclaré le ministre Ryad Mezzour aux députés.
La plupart de ces usines sont axées sur les industries agro-alimentaires, chimiques et textiles avec un potentiel de création de 400 000 emplois, a-t-il déclaré.
Le roi du Maroc avait exhorté le gouvernement à s’efforcer d’assurer l’autosuffisance du Maroc en actifs stratégiques.
Mezzour a déclaré que les investisseurs qui choisissent de mettre en place des projets dans des zones reculées avec un secteur industriel émergent bénéficieront d’incitations, notamment de biens immobiliers abordables.
Il a également défendu les accords de libre-échange du Maroc comme étant propices à la compétitivité du pays, citant l’exemple du secteur automobile qui produit 700 000 voitures par an, alors que le pouvoir d’achat du marché intérieur est estimé à seulement 175 000 véhicules par an. Alors qu’en 2020 la propagation du Covid-19 a lourdement impacté le marché automobile au Maroc, qui a connu un ralentissement de la croissance en raison d’une moindre fréquentation dans les salles d’exposition. Divers constructeurs automobiles ont été contraints de fermer temporairement leur production, car la chaîne d’approvisionnement a été perturbée par le verrouillage à l’échelle du pays qui a freiné la croissance du marché.
Durant cette période, l’agence Fitch rating avait estimé que l’industrie automobile marocaine génère environ 30 % des recettes d’exportation du pays, l’alliance française Renault-Nissan et les groupes PSA étant présents dans le pays. Les fermetures d’usines dans l’UE et le ralentissement de la demande de véhicules auront des répercussions négatives sur la croissance économique du Maroc à court terme.
Le chiffre d’affaires à l’export de l’industrie automobile au Maroc s’est rétracté de 33% pour s’établir à plus de 28 milliards de dirhams à fin juin 2020. Les principaux acteurs du secteur automobile ont repris leurs activités.
2021, le redressement
Le Maroc se classe désormais au cinquième rang des exportateurs de véhicules vers le marché de l’UE et Casablanca en particulier se classe au 12e rang des centres de recherche les plus compétitifs en matière de véhicules électriques, a-t-il déclaré.
Jusqu’à présent, le Maroc a un taux d’approvisionnement local de 63% et prévoit d’exporter des voitures comprenant 80% de pièces fabriquées localement, a-t-il déclaré.
Mezzour s’est également exprimé sur un ton optimiste en affirmant que 98% des emplois perdus en raison de la pandémie ont été régénérés.
Le Maroc fabrique désormais des pièces pour les satellites et son secteur aérospatial est désormais en mesure de fabriquer localement 41% des pièces utilisées dans les avions, a-t-il déclaré.
Cette bonne perspective sera néanmoins amoindrie par en 2022, avec le PIB réel qui ralentit à 3,1 %, ce qui est inférieur aux prévisions de Bloomberg de 3,4 %, annoncée précédemment. Celle-ci sera renforcée par une nouvelle réforme fiscale qui sera adoptée au cours des prochains trimestres après avoir été approuvée par le Conseil des ministres le 24 juin 2021. La loi élargit le pool de biens et services soumis à la TVA, ajuste les niveaux d’imposition et la baisse des avantages sociaux des employés.
Greenland Technologies Holding Corporation prend place
Greenland Technologies Holding Corporation, groupe chinois qui développe et fabrique des véhicules industriels 100% électriques, a signé un accord de distribution avec le Maroc, sa première plateforme en Afrique.
Le développeur de technologies et fabricant chinois de véhicules industriels électriques et de systèmes de transmission pour engins et véhicules de manutention a annoncé ce week-end qu’il avait signé un nouvel accord de distribution d’une valeur marchande potentielle minimale de 5 à 8,4 millions de dollars.
Cet accord de distribution exclusif pour accéder au marché marocain comprend des exigences d’achat minimales fixes et ajustables sur une durée de plusieurs années pour répondre à la gamme croissante de produits de véhicules industriels électriques du Groenland, a indiqué la société dans un communiqué de presse.
Si le partenaire de distribution de l’accord devait maintenir l’exigence d’achat minimum utilisée au cours de la deuxième année de l’accord, cela augmenterait la valeur marchande potentielle minimale à environ 8,4 millions de dollars, a-t-il déclaré.
En vertu de l’accord, le partenaire de distribution de la Société, Elive Maroc SARLAU, aura le droit exclusif de commercialiser et de vendre les véhicules électriques industriels du Groenland au Maroc.