Inflation-intermédiation-spéculation : le gouvernement sur le qui-vive
En ce mois sacré de Ramadan, le gouvernement a promulgué une série de mesures pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et prévenir d’éventuelles spéculations qui pourraient nuire aux droits des consommateurs de s’approvisionner normalement. À l’exception du poisson, les prix de tous les produits alimentaires ont été revus à la baisse, malgré un contexte économique morose dû à la sécheresse endémique qui frappe le pays depuis six ans.
Concernant le stockage et l’approvisionnement prévus pour le mois de Ramadan, ces mesures devraient répondre de manière exhaustive aux besoins de consommation des citoyens, a déclaré le gouvernement en marge d’un conseil de gouvernement avant le Ramadan. Dans cette dynamique, le gouvernement a instauré des mesures coercitives pour mettre fin aux interventions d’intermédiation qui contribuent à la hausse des prix des produits alimentaires. Notamment, il a mis à disposition des citoyens des numéros spéciaux et des cellules de permanence affectées aux services préfectoraux, dont l’objectif principal est de signaler les cas de fraude et les pratiques commerciales illégales ou suspectes.
Dans sa mise en œuvre, on observe une augmentation des interventions des cellules de contrôle sur les marchés, en coordination avec les différentes parties prenantes. Plusieurs instances ont été impliquées dans la promulgation de ces mesures coercitives pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs pendant le mois de Ramadan. Parmi elles, on peut citer les walis et gouverneurs des régions, les directeurs généraux de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADI), de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), de l’Office interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), et de l’Office national des pêches (ONP).
Quant aux autorités locales, elles s’assurent du suivi régulier de l’approvisionnement du marché national en produits de la pêche de bonne qualité et en quantités suffisantes, en mobilisant les acteurs économiques du secteur pour approvisionner toutes les villes du Royaume en poissons frais et congelés. Les autorités locales surveillent également quotidiennement les prix des poissons tout au long de la chaîne de valeur, en particulier au niveau des halles à poissons, des marchés de gros et des marchés de détail dans toutes les villes du Royaume.
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La volonté du gouvernement est de lutter activement contre toute forme de spéculation et de manipulation des prix, ainsi que contre toute pratique illégale susceptible de perturber le fonctionnement normal des marchés et de nuire à la santé et à la sécurité des citoyens. La défense des droits des consommateurs et la préservation de leur pouvoir d’achat sont au cœur de leur engagement à lutter contre toute malversation des prix des produits.
Par ailleurs, les autorités ont pris des mesures proactives pour répondre aux besoins des marchés nationaux et éviter toute pénurie d’approvisionnement en produits de base, y compris les produits agricoles, malgré les contraintes liées à une faible pluviométrie. L’importance de la surveillance, du suivi et de la mobilisation continue de tous les acteurs économiques et départements pour maîtriser les fluctuations des prix est également soulignée. Le gouvernement aspire constamment à contrôler les marchés et vise à améliorer l’efficacité de l’écosystème de production, de distribution et de commercialisation des produits alimentaires, dans le but de protéger le pouvoir d’achat et la santé des citoyens.
Cependant, les contrevenants seront soumis, conformément à la loi, à des mesures répressives pour toute infraction à ce règlement.
Tendance baissière excepté le poisson
Concernant la politique de prix, le gouvernement a entamé une baisse des prix des produits de première nécessité comme les légumes avec une baisse allant de 12% à 38% par rapport au début de l’année. Ainsi que de 36% à 50% par rapport à la même période de l’année dernière. Prenons comme exemple, le prix moyen des tomates lors du premier jour du ramadan était de 5 dhs le kilo contre plus de 10 dhs à la même période l’année dernière, tandis que le prix moyen des pommes de terre était de 4,5 dhs le kilo contre 9 dhs le kilo l’année dernière.
En plus, le prix moyen des oignons secs était de 6,5 dhs le kilo environ moins de la moitié que le Ramadan de l’année dernière qui était à plus de 14 dhs. En effet certains produits ont connu des baisses relatives ces dernières semaines tels que les dérivés du blé, les huiles de table et le beurre. Les prix des restes des produits restent stables à l’exception du poisson qui ont connu certaines hausses au cours des premiers jours du Ramadan en raison de pénuries de l’offre, ceci pourrait être la conséquence des mauvaises conditions météorologiques empêchant la sortie des bateaux de pêche, ainsi qu’à la période de reproduction de poissons, provoquant ainsi leur indisponibilité.
A ce jour, les interventions des commissions centrales et locales sous l’égide du ministère de l’intérieur, ont abouti au contrôle de 55.664 points de production, de stockage et de vente en gros et au détail. Ces opérations ont abouti à la constatation de 3.696 infractions, dont 653 ont fait l’objet d’avertissements aux personnes enfreignant la loi et 3.043 ont donné lieu à des procès-verbaux envoyés aux tribunaux compétents.