Iran : les « Gardiens de la révolution » se réjouissent de la répression du peuple par les forces armées

Les Gardiens de la Révolution ont loué jeudi l’action « rapide » des forces armées face aux « émeutiers » dans une centaine de villes iraniennes, alors que le calme semble revenir après plusieurs jours de violences ayant suivi une hausse du prix de l’essence.

L’accès à l’internet mondial à partir de l’Iran restait néanmoins coupé jeudi matin depuis plus de quatre jours, alors qu’à l’étranger fleurissent sur Twitter des mots-dièse comme #Internet4Iran (« Internet pour l’Iran ») demandant la fin de ce couvre-feu numérique.

« Des incidents, petits et grands, provoqués par la hausse du prix de l’essence [vendredi 15 novembre] ont eu lieu dans [un peu] moins de cent villes à travers l’Iran », note un communiqué des Gardiens, l’armée idéologique de la République islamique.

« Il a été mis fin à ces incidents en moins de 24 heures, et dans certaines villes en 72 heures », ajoute le texte publié par Sepahnews.com, le site internet officiel des Pasdaran (« Gardiens » en persan).

« C’est le résultat de la perspicacité et de l’action rapide des forces armées et des forces de l’ordre », poursuit le communiqué, notant que l' »arrestation des chefs [de la contestation] a considérablement contribué à calmer l’agitation ».

→ Lire aussi : L’Iran s’enfonce dans la violence et le régime confronté à une nouvelle grave crise

Les Gardiens précisent que les « principaux meneurs » ont été arrêtés dans les provinces de Téhéran, et d’Alborz (limitrophe de celle de Téhéran) ainsi que dans la ville de Chiraz, dans le centre-sud du pays.

L’Etat iranien a affirmé mercredi être sorti victorieux d’un « complot » ourdi à l’étranger après plusieurs jours de manifestations violentes ayant suivi l’annonce subite d’une forte hausse de l’essence.

Les troubles ont commencé vendredi soir quelques heures après que le gouvernement eut porté à la connaissance du public la mise en oeuvre d’une réforme du mode de subvention de l’essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s’accompagnant d’une très forte hausse du prix à la pompe.

Les autorités ont confirmé la mort de cinq personnes – quatre membres des forces de l’ordre et un civil -, mais l’ONU a dit craindre que « des dizaines » de personnes aient été tuées dans les heurts.

L’organisation de défense des droits humains, Amnesty International, a accusé le pouvoir d’avoir recouru excessivement « à la force létale pour écraser des manifestations largement pacifiques » et estime qu’au moins 106 contestataires » auraient été tués.

« Tous les chiffres sur les victimes qui ne sont pas confirmés par le gouvernement sont spéculatifs et non fiables, et dans de nombreux cas procèdent d’une campagne de désinformation contre l’Iran dirigée de l’extérieur du pays », a réagi sur Twitter Aliréza Miryousséfi, porte-parole de la délégation iranienne au siège des Nations unies à New York.

Depuis mercredi, la chaîne d’information de la télévision d’Etat n’a diffusé aucune nouvelle image mettant en cause la violence des contestataires, montrant plutôt des manifestations « spontanées » de soutien aux autorités dans plusieurs villes du pays.

Avec AFP

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