Israël, Etats-Unis, Iran… au menu de l’échange entre M.Bourita et l’AIPAC
Invité de l’AIPAC (American-Israel Public Affairs Committee) le mercredi 5 mai, Nasser Bourita, s’est exprimé lors d’un entretien avec le lobby américain pro-israélien. Un échange qui a permis d’aborder les relations avec la communauté juive, les Etats-Unis, Israël, et enfin, de revenir sur la menace iranienne.
« Je me demande si l’on peut parler du Maroc et de la communauté juive, en tant que deux parties distinctes… il existe une seule communauté, les Juifs sont nés et ont vécu au Maroc durant des siècles. Ils font partie de la population marocaine… » a affirmé le ministre des Affaires Étrangères, en rappelant que la Constitution marocaine est probablement la seule, dans le monde arabe et musulman, à mentionner les Juifs comme étant une importante composante de l’identité marocaine.
Après avoir mentionné les multiples mesures entreprises par les différents monarques marocains au cours de l’Histoire, en faveur de la communauté juive, du XVe siècle jusqu’à ce jour, le ministre est revenu sur la décision marocaine de rétablir les relations avec Israël fin 2020, qu’il faut, dit-il, lier à cette relation qu’entretient le pays avec la communauté juive. Il est vrai que les relations diplomatiques formelles ont été rompues durant des années, mais le contact entre les deux pays a été maintenu précise-t-il. « Comme l’a exprimé Sa Majesté le Roi, il ne s’agit pas d’une décision opportuniste, mais d’une décision par conviction et naturelle, en raison de cette histoire et de l’engagement du Maroc en faveur de la paix ».
Avant de revenir sur les relations de longue date qui lient le Maroc et les Etats-Unis, Nasser Bourita a rappelé les différents accords tripartites signés qui comprennent l’engagement des Etats-Unis à reconnaître la marocanité du Sahara, l’engagement du Maroc à développer ses relations avec Israël, et celui d’Israël à développer les relations avec notre Royaume. Depuis, d’importantes actions ont été entreprises et concrétisées comme l’ouverture de bureaux de liaisons dans les deux pays gérés par des diplomates, et la mise en place de « huit groupes de travail dans des domaines clé comme l’eau, l’agriculture, le tourisme, la sécurité, la diplomatie etc. … nous avons aujourd’hui tous les outils pour une importante coopération associé à une réelle volonté politique » a-t-il ajouté. « Nous irons aussi loin que possible pour développer cette coopération bilatérale pour le bénéfice des deux populations mais aussi de la région ».
Enfin, interrogé sur la rupture des relations avec l’Iran en 2018 suite aux activités du Hezbollah sur le territoire, le ministre a constaté que la menace n’a pas changée. « Nous devons coordonner et travailler comme des alliés pour faire face à ces menaces. L’Iran a tenté, à travers des mandataires, de déstabiliser l’Afrique du nord et l’Afrique de l’ouest, il a menacé l’intégrité territoriale du Maroc en soutenant le polisario, en lui fournissant des armes et en entrainant ses milices (…) il diffuse à travers le Hezbollah ses activités en Afrique de l’ouest. Aujourd’hui nous demeurons vigilants face à la menace qu’il représente dans la région ».