Israël repousse mais maintient son projet d’évacuation de Khan al Ahmar
Israël a repoussé l’évacuation du village bédouin de Khan al Ahmar, en Cisjordanie occupée, mais l’opération finira par avoir lieu, a prévenu dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Cette localité abrite 180 habitants dans des cabanes de tôle et de planches sur une colline aride près d’une route israélienne reliant Jérusalem à la mer Morte.
Israël prévoit de démolir Khan al Ahmar et de reloger ses habitants 12 km plus loin, près du village palestinien d’Abou Dis et à côté d’une décharge d’ordures. Ce projet a provoqué un tollé chez les Palestiniens et les critiques de pays européens.
Un responsable du gouvernement israélien a déclaré samedi sous condition d’anonymat que l’évacuation avait été repoussée et qu’un plan alternatif de relocalisation était examiné conjointement avec l’Autorité palestinienne.
Devant les journalistes dimanche, Benjamin Netanyahu a toutefois averti qu’il n’avait « pas l’intention de reporter (l’opération) indéfiniment, contrairement à ce qui peut être dit, mais pour une courte période ».
« Le délai que nous accordons sera déterminé par le cabinet de sécurité. Je le convoquerai aujourd’hui. Nous fixerons un calendrier », a déclaré le Premier ministre israélien.
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Les habitants de Khan al Ahmar, soutenus par des militants étrangers qui se sont rassemblés sur le site, s’attendent à ce que les bulldozers interviennent à tout moment depuis l’expiration le 1er octobre de la date butoir fixée par Israël pour la démolition des cabanes.
L’Etat hébreu, qui cherche depuis longtemps à chasser les Bédouins de ce morceau de territoire situé entre les colonies juives de Maale Adumim et Kfar Adumim, estime que le village a été érigé sans permis de construire.
Les Palestiniens, qui ont perdu un recours déposé devant la Cour suprême pour empêcher l’évacuation, répondent que ces permis sont impossibles à obtenir.
Ils accusent Israël de vouloir raser Khan al Ahmar pour créer un arc d’implantations juives qui isolerait de facto Jérusalem-Est de la Cisjordanie, deux territoires capturés par Israël en 1967.
Les Nations unies, l’Union européenne et les groupes de défense des droits de l’homme ont exhorté l’Etat hébreu à ne pas raser le village en mentionnant les conséquences négatives d’une telle opération tant sur le plan humanitaire que politique.
MD avec Reuters