Italie : Le tourisme reprend ses couleurs mais des villes limitent les flux
Avec la reprise de la haute saison touristique, certaines villes italiennes ont récemment mis en place une panoplie de mesures pour enrayer les effets néfastes du tourisme de masse.
Dernière en date, la région de la Ligurie (nord de l’Italie) qui prévoit davantage de touristes que l’année dernière, déjà marquée par un flux de 3 millions, jugé par les autorités locales comme « excessif et ingérable« .
Dans ce sens, la province autonome de Bolzano a introduit une limitation du nombre de places-lits dans chaque commune. Au total, 34 millions de nuitées seront autorisées par an, fait savoir l’Agence de presse ANSA. Les nouvelles règles ont été approuvées après un long débat sur le développement et les opportunités économiques de la province.
« Pour l’avenir, nous avons choisi de miser sur la qualité et non plus sur la quantité« , souligne le conseiller provincial au tourisme, Arnold Schuler, expliquant que la limite de places-lits a été introduite car le nombre de touristes arrivés en 2019 ne peut plus être dépassé.
« En plus de l’entassement dans les rues, l’augmentation des logements proposés sur des plateformes comme Airbnb bouleverse le secteur immobilier dans la ville« , précise-t-il.
D’après une récente étude intitulée « Ambitions de développement territorial dans le Tyrol du Sud : Vers une nouvelle culture du tourisme« , le tourisme de masse peut avoir des effets indésirables sur le coût de la vie, les transports et la durabilité sociale et écologique de la région.
À Venise, l’une des villes italiennes où la prolifération des locations à court terme pose le plus de problèmes, l’organisme appelé High Tension Housing (ATA) a présenté un projet de loi qui prévoit la possibilité pour les municipalités de limiter le nombre de logements location à court terme avec la possibilité d’identifier les zones où appliquer cette limitation.
Les discussions et la sensibilisation sur cette question avaient déjà commencé avant que la pandémie ne bloque l’arrivée des touristes du monde entier. En plus de concurrencer les hôtels, les logements mis à disposition sur Airbnb ont contribué à augmenter le coût des locations, avec une dynamique similaire à celles de nombreuses autres villes européennes, relève la publication.
Le tourisme en Italie a repris ses couleurs pré pandémiques. L’institut Demoskopika prévoit ainsi 61 millions de touristes étrangers cette année, soit une hausse globale de 12,2 % par rapport à 2022. Secteur important de l’économie transalpine, le tourisme représente, selon la Banque d’Italie, environ 5 % du PIB et 6 % des emplois dans la péninsule, et bénéficiera d’investissements à hauteur de 8 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance européen.
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a indiqué que le tourisme international est de retour à 60% des niveaux d’avant la pandémie. « Le tourisme continue de se redresser régulièrement, mais plusieurs défis demeurent, de la géopolitique à l’économie. C’est le moment de repenser le tourisme, où il va et comment il impacte les gens et la planète », a affirmé le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili.