Jazouli appelle à Vienne à une “coopération renforcée” pour favoriser les investissements dans le numérique
Le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, a appelé, mardi à Vienne, à la mise en place d’une « coopération renforcée » en ce qui a trait aux cadres réglementaires favorables aux investissements dans le numérique.
Selon un communiqué du ministère, M. Jazouli, qui intervenait au forum de haut niveau Afrique-Europe 2018, a appelé les partenaires européens à mettre en place des programmes de coopération dans tous les domaines, sans exception, pour relever les défis communs.
Il a, dans ce sens, rappelé le message de SM le Roi Mohammed VI au 5ème sommet Union africaine-Union européenne, pour faire du partenariat UE-Afrique un pacte bi-continental nouveau. Après avoir retracé la révolution numérique, qui a transformé en profondeur les sociétés et les économies partout dans le monde, M. Jazouli a relevé les potentialités énormes que représentent les activités numériques pour le continent africain, ainsi que les risques et les défis qui en découlent.
Par ailleurs, la question du financement a été posée avec beaucoup d’insistance par le président rwandais Paul Kagamé, qui souhaite renforcer la dynamique positive que connaît aujourd’hui le continent africain afin d’accroître la croissance et la création de richesse.
Pour sa part, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a notamment évoqué la mise en place, suite au Sommet d’Abidjan (novembre 2017), d’un plan stratégique visant à créer en l’espace de 5 ans plus de 10 millions d’emplois et de mobiliser 44 milliards d’euros d’investissements privés en faveur de l’Afrique à l’horizon 2020.
Par ailleurs, l’Union européenne s’est engagée à apporter une contribution de 50 millions d’euros pour aider à l’intégration africaine et à la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
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Le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat a, quant à lui, souligné l’importance de mettre en place des actions de coopération fortes dans tous les domaines entre les deux continents, avec un focus particulier sur les investissements dans des domaines tels que celui du numérique.
Il a néanmoins regretté le manque d’engagement des pays européens sur la question de la migration, en refusant d’adhérer au Pacte de Marrakech. De son côté, le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a mis l’accent sur la nécessité du renforcement des infrastructures de qualité, des cursus d’éducation et de formations au profit de la jeunesse africaine et de la promotion de la recherche et de l’innovation sur le continent. Il a, à cette occasion, mis en exergue les progrès que connaît l’Afrique en termes de services financiers digitalisés et de e-commerce.
De son côté, Andrej Babiš, Premier ministre de la République Tchèque, a cité le Royaume du Maroc comme un exemple africain de développement grâce à la mise en place d’un cadre favorable aux investisseurs étrangers, de politiques énergétiques durables et ambitieuses et d’infrastructures de haut niveau à l’instar du TGV, premier d’Afrique, et de la plus grande centrale solaire au monde.
Cette conférence, initiative du chancelier fédéral de la République d’Autriche, Sebastian Kurtz et de Paul Kagamé, a connu la participation de plus d’une quarantaine de pays africains et européens représentés par leur chefs d’État et de gouvernement ainsi que de nombreux ministres.
L’objectif de ce Forum, tenu sous le thème « Conduire la coopération à l’ère du numérique », a été d’examiner les voies à même de renforcer la coopération entre les deux continents dans le domaine du digital et de trouver les moyens d’en tirer profit dans un monde de plus en plus numérisé.
Présidée par M. Jazouli, la délégation officielle marocaine participant à ce forum a été composée du président de Casablanca Finance City (CFC), des représentants du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère délégué chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique, ainsi que de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) et des membres du Conseil d’administration de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).