Quand « Jeune Afrique » dévoile les « dessous » de l’expulsion de Moulay Hicham de Tunis
La rubrique « Confidentiel » de l’hebdomadaire « Jeune Afrique », s’est fendue d’un article sur les dessous de l’expulsion il y a deux semaines de Moulay Hicham de Tunisie qui fait couler beaucoup d’encre. Se demandant pour quelle raison Moulay Hicham a-t-il été expulsé de Tunisie à la veille d’une conférence sur la démocratie dont il était l’un des invités, le commentateur explique que « si l’on croit savoir que cette reconduite à l’aéroport a été orchestrée à l’insu de la présidence par des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, que dirigeait encore Hédi Majdoub – contre qui une instruction a été ouverte dans le cadre de cette affaire – reste à découvrir qui en a fait la demande ? ».
L’article souligne que Moulay Hicham n’était pas considéré comme persona non grata en Tunisie. Ce qui laisse entendre qu’aucune raison officielle n’était invoquée pour son expulsion. Les spéculations qui ont suivi, mettant en cause de prétendues pressions du Maroc – et que le prince lui-même a récusées – sont donc tombées à l’eau.
« Jeune Afrique » rapporte par ailleurs qu’une source autorisée au sein de l’ambassade du Maroc à Tunis assure qu’à « aucun moment les autorités marocaines n’ont présenté une telle requête ni fait la moindre démarche en ce sens auprès de leurs homologues tunisiennes ». Et d’expliquer qu’au cours des deux dernières décennies, Moulay Hicham s’est illustré par une intense d’activité de dissident, qu’il a animé conférences et rencontres, écrit des articles, mais n’a jamais été confronté à une quelconque pression de la part du Maroc envers les pays où il séjourne. « Il entre et sort à sa guise du Maroc où il possède des biens, bénéficie toujours d’un passeport diplomatique », souligne l’hebdomadaire.
Si donc le Maroc ne peut être mis en cause dans cette affaire d’expulsion, à qui pourrait-on ou devrait-on imputer la responsabilité ? Selon « Jeune Afrique », reste « la piste crédible de pressions saoudiennes et émiraties pour empêcher Moulay Hicham de prononcer une allocution politique au Qatar, où il était attendu le 12 septembre… ». Et d’ajouter que la détérioration des relations entre Qatar d’une part, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis d’autre part, influe clairement sur cette affaire d’expulsion, parce que désormais les dirigeants saoudiens – à leur tête Mohammed Ben Salmane – et ceux des Emirats arabes unis – conduits en réalité par le prince héritier Mohamed Ibn Zayed Al Nahyan – ne tolèrent pas la présence de Moulay Hicham à Doha où il prévoyait de faire leur procès et faire l’apôtre des « révolutions arabes ».
Si, donc, conclusion cohérente devait être tirée dans cette affaire, elle tient au devoir de vérité intangible : le Maroc n’a exercé aucune pression sur Tunis, il est d’autant plus loin d’une telle affaire que Moulay Hicham lui-même le confirme.