JO Paris-2024 : Des géants du BTP assignés aux prud’hommes par des travailleurs sans papiers

Dix travailleurs sans papiers, ayant exercé sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris 2024, ont assigné des géants du BTP devant le Conseil de prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis), rapporte mardi Franceinfo.

Ces ouvriers pointent le fait d’avoir travaillé sur les chantiers des JO, notamment le village olympique, sans contrat de travail, sans fiche de paie, sans congés payés ni heures supplémentaires, ajoute le média.

Aujourd’hui régularisés, ils dénoncent l' »exploitation » dont ils disent avoir été victimes, précise-t-on, relevant que ces travailleurs, qui vivent en France depuis plusieurs années, demandent des comptes à leurs anciens employeurs directs (huit sociétés sous-traitantes et les quatre géants du BTP Vinci, Eiffage, Spie Batignolles et GCC).

Selon la Confédération générale du Travail (CGT), qui défend ces travailleurs, les entreprises donneuses d’ordre, comme Vinci ou Eiffage, sont responsables, car le code du travail impose aux donneurs d’ordre de contrôler ce qui se passe sur le chantier, explique Franceinfo.

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« On nous avait promis des chantiers des JO exemplaires, rappelle Richard Bloch, de la CGT. Finalement c’est pire qu’ailleurs, car il y a un impératif politique : il faut que les chantiers soient livrés en temps et en heure. Donc les sociétés mettent en œuvre tous les moyens légaux ou illégaux pour livrer dans les temps.

Le syndicat évalue à une centaine le nombre d’ouvriers dans cette situation. Mais la Solidéo, la Société de livraison des ouvrages olympiques, parle de moins d’une centaine de cas repérés malgré 850 contrôles, note-t-on.

Le Conseil de prud’hommes de Bobigny précise que « les dossiers ont été enregistrés et la date arrêtée en concertation avec le défenseur syndical« , souligne le média, ajoutant que selon les prud’hommes, l’audience est fixée à début octobre.

Le tribunal précise que les convocations ne sont pas envoyées « plus de deux, trois mois à l’avance ». « Il est donc normal que ces convocations ne soient pas encore parties. » Selon le Code du travail, ce type de dossier devrait pourtant être jugé dans un délai d’un mois.

Il y a un peu plus d’un an, un contrôle de l’inspection du travail avait déjà révélé la présence de sans-papiers sur le chantier du village olympique. Le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête pour « emploi d’étrangers sans titre » et « exécution en bande organisée d’un travail dissimulé« , rappelle Franceinfo.

Par ailleurs, plusieurs médias ont rapporté ce mardi matin qu’une perquisition était en cours au siège du comité d’organisation (Cojo) des Jeux-2024, à Saint-Denis, près de Paris, sans préciser sur quoi portait l’enquête.

Avec MAP

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