La concurrence libre et loyale, un levier incontournable de la croissance économique des pays arabes 

Débattre de l’importance de la concurrence libre et loyale dans la croissance économique du royaume et des pays arabes, tel est l’objectif majeur de la deuxième édition du forum annuel du Réseau de la Concurrence Arabe. Une rencontre qui s’est tenue les 08 et 09 mars à Rabat, en présence notamment des représentants des départements ministériels, des instances de gouvernance et des institutions internationales. 

Conscients de l’importance et de la nécessité de mener une réflexion collective autour des moyens de coopération et de coordination nécessaires pour asseoir une économie forte et assurer un développement durable, plusieurs organes de concurrence arabes se sont réunis, ce mercredi 08 mars à Rabat. L’objectif étant de partager leurs expériences respectives. Mais aussi de se pencher sur les politiques et lois à mettre en place afin de garantir le respect des principes de la libre concurrence et faire face aux multiples défis qui se présentent désormais au monde arabe.

A cette occasion, le président du Conseil de la Concurrence, Ahmed Rahhou, s’est félicité de l’organisation de cette rencontre annuelle qui s’apparente à une plateforme arabe de débat et d’échanges autour de multiples thématiques parmi lesquelles figure celle liée au rôle prépondérant de la concurrence libre et loyale dans le développement économique numérique.

“Nous sommes réunis, aujourd’hui, dans le cadre du réseau de la concurrence arabe. Ce dernier vise à donner lieu à un forum d’échanges d’informations et d’expériences qui cherche à créer des cycles de formation à l’attention des cadres des différentes institutions et des étudiants en droit de la concurrence ou en économie de la concurrence de façon plus générale.

Notre objectif est aussi de débattre des enjeux du moment qui peuvent toucher la numérisation de l’économie, l’évolution et le respect de l’environnement ou encore les opérations d’évolutions réglementaires et d’accompagnement qui peuvent être nécessaires pour accompagner les politiques publiques en matière d’aides, de financements et de subventions. Le forum constitue ainsi une bonne occasion pour échanger des avis surtout dans une conjoncture qui connaît une évolution des prix au niveau mondial.”, a-t-il déclaré.

Le deuxième forum du réseau intervient dans un contexte économique difficile marqué par l’avènement de nombreuses crises multiformes. Ces dernières ont fortement impacté l’économie mondiale en induisant une inflation galopante qui a fait augmenter, de manière considérable, les prix notamment ceux des matières premières.

Dans ce sens, le président du Conseil de la Concurrence a mis l’accent sur l’importance du maintien, au sein des marchés locaux, d’un environnement de concurrence libre et loyale prônant l’innovation, à même de réduire les coûts et de contribuer au renforcement des compétences.

“La pression concurrentielle incite les acteurs économiques à faire preuve de plus de créativité et d’innovation. Comme elle les pousse à réduire le coût, diversifier les services et répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité. Sachant que l’intervention des autorités publiques dans le cadre des crises que peuvent connaître les marchés, reste tout à fait normal à condition d’être liée à la correction des dysfonctionnements résultant des crises, limitée dans le temps et accompagnée par des mesures rationnelles pour être en cohérence avec les objectifs de long terme. », a-t-il expliqué.

De son côté, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a saisi cette occasion pour mettre en avant l’importance de la loi de la concurrence qui se trouve désormais au cœur de multiples chantiers importants imposés par les exigences de la gouvernance et du développement.

En effet, le ministre a indiqué, lors de son intervention, que la loi de la concurrence représente un levier incontournable de la transformation numérique, dans la mesure où elle est garante d’une concurrence loyale qui prône la créativité et l’innovation dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce qui est susceptible d’aider les entreprises à développer de nouvelles technologies et de nouveaux produits numériques pour répondre aux besoins changeants des consommateurs.

“La plupart des pays arabes connaissent une transformation numérique importante. La loi de la concurrence peut être ainsi un levier de cette transformation numérique en encourageant la concurrence loyale et l’innovation dans le secteur des TIC, sachant que le Maroc dispose d’une législation importante visant à assurer une concurrence saine et à renforcer les organes de régulation et de contrôle, notamment la loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence et la loi n° 20-13 relative au Conseil de la concurrence. », a-t-il souligné.

Il convient de signaler que cette deuxième rencontre vient s’ajouter à d’autres initiatives lancées par le conseil de la Concurrence. En effet, de nombreuses actions ont été entreprises, au fil des ans. La plus récente est celle de l’organisation, en novembre dernier, d’une conférence internationale se rapportant essentiellement à la transformation numérique. Autant d’efforts qui ont abouti à la conclusion de multiples accords et partenariats entre différents États arabes. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué Bahjat Abou Al nasr, directeur de l’intégration économique arabe, lors de son allocution qui s’est focalisée sur les multiples exploits du conseil en matière de concurrence. Citant notamment la coopération entre les pays arabes, la mise en place d’un cadre réglementaire de concurrence et le lancement, en mars 2022 au Caire, du Réseau de la Concurrence arabe, créé sous l’égide de la Ligue Arabe.

Pour sa part, le président du réseau de la concurrence arabe, Mahmoud Moumtaz, a saisi cette occasion pour appeler les spécialistes, oeuvrant dans le secteur de la concurrence, à unir leurs forces et travailler main dans la main, de manière régulière et urgente pour rapprocher leurs points de vue, afin de promouvoir les moyens de coordination entre eux. Le but étant d’assurer la transparence, encourager l’investissement, interdire les pratiques monopolistiques et appuyer les bases d’une concurrence légale en vue de renforcer les capacités des pays arabes dans ce domaine vital et partant garantir l’essor économique du monde arabe et renforcer son attractivité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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