La Cour d’appel de Casablanca confirme la peine de prison pour l’animateur de Hit Radio Momo
La Cour d’appel de Casablanca a confirmé le jugement rendu par le tribunal de première instance de Aïn Sebaâ : Mohammed Bousfiha, plus connu sous le pseudonyme de Momo, l’animateur de Hit Radio, devra purger une peine de quatre mois de prison ferme. Ce verdict, prononcé le 4 avril dernier, a été confirmé lors de l’audience où Momo et son équipe s’attendaient à une possible révision de la peine.
L’affaire qui a conduit à cette condamnation a secoué le monde de la radio et au-delà. L’animateur et sa station sont accusés d’avoir orchestré un « faux crime à la radio ». En mars 2024, lors d’une émission en direct, un auditeur a prétendu être victime d’un vol à l’arrachée de son smartphone. En réponse, Momo a promis à l’antenne de lui offrir un nouveau téléphone en guise de compensation. Ce geste, au premier abord généreux et anodin, a déclenché une série d’enquêtes et de poursuites judiciaires après que les autorités ont découvert que l’incident avait été monté de toutes pièces.
L’enquête judiciaire dirigée par la police judiciaire de Casablanca, sous la supervision du parquet compétent, a révélé que l’auditeur en question était en réalité un complice dans la mise en scène. Les charges retenues contre Momo incluent la promotion d’un faux crime et la propagation de fausses informations via des moyens informatiques, ayant des répercussions sur le sentiment de sécurité des citoyens et portant atteinte à la réputation d’une institution organisée.
Deux autres personnes impliquées dans cette affaire, Amine S. et Mustapha, ont également été condamnées respectivement à quatre mois et trois mois de prison ferme. Contrairement à Momo, Amine S. et Mustapha ont été maintenus en détention tout au long du procès, tandis que Momo avait été laissé en liberté provisoire moyennant une caution de 100.000 dirhams.
Le procureur du Roi avait initialement pris la décision de poursuivre Momo en état de liberté provisoire en raison de son rôle médiatique et de sa bonne foi présumée, mais les preuves accumulées ont clairement établi sa complicité, si bien que la liberté provisoire n’eut pas d’impact final sur le jugement.
La décision de confirmation par la Cour d’appel envoie un message fort aux professionnels des médias quant à leur responsabilité et l’impact de leurs actions sur le public et les institutions.
Malgré la confirmation de cette condamnation, Mohammed Bousfiha ne semble pas prêt à se laisser abattre. Son avocat a annoncé qu’il se pourvoirait en cassation, dernière étape possible dans le processus judiciaire au Maroc. Ce dernier recours montre leur détermination à lutter contre ce qu’ils perçoivent comme une injustice et un malentendu. La communauté des fans de Momo et les défenseurs de la liberté d’expression suivent cette affaire de près, dans l’espoir d’un dénouement différent.
Derrière cette affaire judiciaire se cache une question plus large sur la manipulation de l’information et l’influence des médias. La mise en scène du faux vol a pu apparaître comme une simple anecdote radiofonique, mais elle a révélé les dangers et la puissance de la désinformation à travers des canaux largement diffusés comme la radio. Les autorités marocaines ont clairement voulu établir un précédent et montrer que de tels actes ne resteront pas impunis.
La condamnation de Momo et de ses complices rappelle aux diffuseurs et aux créateurs de contenu leur devoir de responsabilité et l’importance d’une information juste et honnête. Elle souligne également les répercussions potentielles pour ceux qui cherchent à tromper ou à manipuler l’opinion publique à travers les médias.
En attendant l’issue de la cassation, Momo devra se préparer à la possibilité de purger sa peine, tout en continuant son combat juridique et médiatique pour blanchir son nom et défendre son intégrité professionnelle. L’avenir médiatique de l’animateur reste incertain, mais son parcours judiciaire est loin d’être terminé.