La guerre des musulmans contre eux-mêmes

Par Ryad Amine

Le monde musulman est en ébullition. Il est troublé par des conflits sans fin depuis plusieurs décennies. On assiste soit à des guerres de voisinage, de pays musulmans entre eux, soit à des guerres civiles internes violentes et destructrices. Les exemples ne manquent pas sous nos yeux pour lesquels nul besoin de les citer dans le cadre limité de cet article.

L’absence de traditions démocratiques empêche les solutions pacifiques aux luttes de pouvoir et aux conflits d’intérêts qui se transforment en répressions violentes, luttes armées et j’en passe. Les ingérences extérieures exploitent ces situations en faisant le reste pour enfoncer le clou et attiser les conflits intérieurs. Des ingérences qui finissent par installer ces pays dans une situation de dépendance politique extrême envers les puissances étrangères.  Leur souveraineté territoriale, économique et financière, voire leur sécurité nationale, demeurent ainsi en sursis permanent du fait de cette soumission.

Des guerres qui contribuent à affaiblir le monde arabo-musulman. Lequel, du fait de dirigeants incompétents, n’a toujours pas pu ou su tirer les enseignements de l’histoire. Un ensemble de nations au passé glorieux qui  cumule les retards de développement au plan culturel, technologique, social et économique. Certains pays ne tiennent que grâce à la rente pétrolière, d’autres à la faveur de l’autoritarisme politique et pour certains à la mystification religieuse, idéologique et identitaire.

Mais parmi toutes ces guerres, la plus cruelle est celle dirigée contre les franges les plus nobles et les plus vulnérables de leur population. Je pense à l’Afghanistan qui malgré toutes les souffrances subies par ce brave peuple, voilà que la horde de dirigeants ténébreux et ignares, dits Talibans, qui n’ont rien de savants, passent lois, règlements et sanctions, depuis qu’ils se sont installés au pouvoir, contre la composante féminine de leur propre société.  Interdiction aux jeunes filles d’aller à l’école, interdiction de montrer leur visage dans l’espace public, interdiction faite aux femmes de voyager et de circuler dans la rue sans être chaperonnées par un membre masculin même si c’est un petit garçon mineur. La dernière décision imposée aux femmes est celle de soumettre les femmes journalistes à la burqa et  de se présenter à l’écran le visage dissimulé. Ainsi condamne-t-on la moitié de la société, voire plus,  à l’ignorance et à la prison à perpétuité à ciel ouvert. Et comme, un  moindre mal, aux migrations de masse de la jeunesse forcées et contraintes.

Que peut résulter d’une telle société si ce n’est que violence sur violence, ignorance,  défiance, sous développement et luttes intestines. Et, demain peut-être une nouvelle incursion étrangère dans un pays fragilisé et faible économiquement, scientifiquement et technologiquement. La lapidation publique est érigée en norme de justice. Un pays qui  restera malgré ses luttes héroïques contre les plus puissantes armées du monde, un État sous dépendance des puissances étrangères qu’elles soient voisines, ou lointaines (Pakistan, Qatar…). Cela, tant qu’il s’interdira par dogmatisme religieux  de ses dirigeants à faire sa révolution ou du moins sa transformation culturelle.

Dans ce pays, l’instrumentalisation de la religion atteint un tel degré caricatural qu’elle place ce pays dans une sorte d’orbite hors sol et de cycle infernal et  intemporel de violence sociale et politique dirigée contre lui-même digne des temps de l’inquisition et des croisades au Moyen âge chrétien. Alors qu’en ces temps, le monde musulman brillait par sa civilisation, son humanisme et ses avancées culturelles et scientifiques.

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