La nouvelle charte d’investissements pour corriger les disparités territoriales

Le Maroc a mis en place un plan d’investissement ambitieux pour soutenir la relance économique et le développement régional après la crise sanitaire de la Covid-19. Ce plan vise à mobiliser des ressources financières importantes pour réaliser des projets structurants dans les différents secteurs d’intervention de l’Etat, tels que les secteurs sociaux, d’infrastructures et productifs. Pour autant, les régions occupent une place de choix dans la nouvelle charte d’investissement mise en place par le gouvernement.

La nouvelle charte d’investissement a consenti la prime de soutien à l’investissement territorialisé pour mettre en valeur les atouts des provinces et préfectures. Pour cette stratégie, le ministère a voulu aller dans la nouvelle nomenclature à un niveau encore plus bas et plus fin, jusqu’au niveau de la province, a déclaré Mohcine Jazouli, Ministre Délégué auprès du Chef du Gouvernement, chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques Publiques. Pour les 75 provinces, l’idée selon le ministre est de les scorer au regard de critères objectifs sur l’indice du développement humain, le PIB par habitant, le taux de chômage et le taux de pauvreté, qui vont classer ces 75 provinces et donner lieu, province par province, à une prime de catégorie définie. Tous ces éléments sont entièrement évolutifs, car ils sont gérés et précisés par décret.

Cette initiative s’accommode avec des secteurs tels que le tourisme, le loisir, l’industrie, le numérique, la logistique, l’outsourcing, l’industrie naturelle, l’aquaculture… C’est un certain nombre de secteurs et de métiers d’avenir que nous cherchons à développer, précise le ministère et qui se fera en regard des évolutions et inflexions du contexte international qui évolue rapidement.

Un autre dispositif mis en place par le ministère est lié aux Investissements directs marocains à l’étranger (IDME), à l’instar de ce que font les pays concurrents, accompagner nos entreprises à l’étranger. Dans ce sens, le ministère de l’Investissement et celui des Finances vont élaborer une pour accompagner les entreprises qui ont besoin d’une partie de sa chaîne de valeurs ou qui vont aller acheter une entreprise en Europe, en restant attentifs à tout ce que pourront dire les instances internationales quant aux aides qu’on pourra apporter à nos entreprises marocaines.

Les secteurs clés d’investissement

Selon la note sur la répartition régionale de l’investissement accompagnant le projet de loi de finances 2023, le budget alloué à l’investissement public devrait atteindre 245 milliards de dirhams en 2023, soit une progression de 6,5% par rapport à l’année précédente. Ce budget se répartit sur le budget de l’Etat (88,9 MMDH), le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (45 MMDH), les établissements et entreprises publics (92,1 MMDH) et les collectivités territoriales (19 MMDH).

Ainsi, les projets structurants prévus en 2023, les investissements dans le secteur de l’éducation et de la formation, qui visent à renforcer l’accès à l’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur, ainsi qu’à améliorer la qualité et la pertinence des programmes pédagogiques. Le budget alloué à ce secteur s’élève à 23,7 MMDH, dont 13,4 MMDH pour le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Les investissements dans le secteur de la santé, qui visent à améliorer l’offre et la qualité des services de santé, notamment à travers le renforcement des infrastructures hospitalières, la généralisation de la couverture médicale et la promotion de la médecine préventive. Le budget alloué à ce secteur s’élève à 12,9 MMDH, dont 8,6 MMDH pour le ministère de la Santé.

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Les initiatives, dans le secteur des infrastructures de base, visent quant à elles à développer les réseaux routiers, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, ainsi qu’à renforcer la sécurité et la fluidité du trafic. Le budget alloué à ce secteur s’élève à 55 MMDH, dont 21 MMDH pour le ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau.

Pour ce qui est du secteur de l’énergie et des mines, ils visent à diversifier les sources d’énergie, à promouvoir les énergies renouvelables et à optimiser l’utilisation des ressources minières. Le budget alloué à ce secteur s’élève à 16 MMDH, dont 9 MMDH pour le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement.

Les investissements dans le secteur de l’agriculture, qui visent à augmenter la production agricole, à améliorer la résilience face aux aléas climatiques et à soutenir le développement rural. Le budget alloué à ce secteur s’élève à 15 MMDH, dont 10 MMDH pour le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

Selon le ministère, les projets structurants devraient avoir un impact positif sur le développement régional du Maroc, en créant des opportunités d’emploi, en réduisant les disparités territoriales et en améliorant les conditions de vie des populations. Le gouvernement s’est engagé à assurer une répartition équitable et efficace des ressources financières entre les différentes régions du Royaume, en tenant compte des spécificités et des besoins de chaque territoire.

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