La numérisation des démarches administratives séduit de plus en plus de marocains
Une étude récente montre que la majorité des marocains gèrent désormais eux-mêmes leurs démarches administratives, illustrant une tendance croissante vers l’autonomie et l’utilisation des outils numériques. Cette évolution est particulièrement marquée chez les hommes, les personnes âgées, ainsi que dans les régions nord et est du pays. Les jeunes adultes semblent tirer un grand bénéfice de la numérisation, bien que les perceptions varient selon les catégories socio-professionnelles.
D’après une récente étude réalisée par le groupe Sunergia, 69 % des marocains prennent désormais en charge eux-mêmes leurs démarches administratives plutôt que de les confier à des tiers. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les hommes, les personnes âgées de 25 à 64 ans, ainsi que chez les résidents des régions nord et est du pays et les citadins. Cette évolution reflète un désir croissant d’autonomie et une confiance accrue dans les outils numériques pour gérer les affaires personnelles.
Concernant l’impact de la numérisation, 67 % des marocains qui réalisent eux-mêmes leurs procédures administratives estiment que les outils numériques ont considérablement simplifié ces tâches. Parmi eux, 41 % jugent que les processus sont beaucoup plus simples grâce à la numérisation, tandis que 26 % les trouvent légèrement simplifiés. Ces données montrent une reconnaissance générale des avantages de la transformation numérique dans le secteur administratif.
Les jeunes adultes, en particulier ceux âgés de 18 à 24 ans, sont les plus sensibles aux bénéfices de la numérisation. En effet, 84 % des personnes de cette tranche d’âge considèrent que la numérisation a grandement amélioré les démarches administratives. Pour ce groupe, 41 % estiment que les procédures sont beaucoup plus simples, tandis que 43 % les trouvent légèrement simplifiées grâce aux outils numériques. Cette aisance avec les technologies digitales chez les jeunes témoigne de leur capacité à s’adapter rapidement aux évolutions technologiques.
Les perceptions de la numérisation varient également selon les catégories socio-professionnelles. Les personnes des catégories A et B, généralement associées à des professions plus qualifiées et des postes de responsabilité, affichent une opinion très favorable sur la numérisation des services publics, avec un taux de satisfaction de 81 %. En revanche, les individus des catégories D et E, ainsi que ceux de la catégorie C, montrent des taux de satisfaction plus modérés, respectivement de 63 % et 65 %. Cette disparité pourrait refléter les différences d’accès aux technologies numériques et la variation dans la qualité des services administratifs reçus.
En effet, une étude similaire en 2023 avait montré que 58 % des marocains qui géraient eux-mêmes leurs démarches trouvaient ces tâches simplifiées grâce à la numérisation. L’augmentation de 9 points de pourcentage par rapport à l’année précédente suggère une adoption croissante des processus numériques parmi la population marocaine. Cette tendance est un indicateur positif de l’intégration réussie des technologies numériques dans la gestion administrative.
Cette évolution survient alors que le gouvernement intensifie ses efforts pour accélérer la transformation numérique du pays. En 2021, le royaume a créé un poste ministériel dédié à la transition numérique et à la réforme administrative, confié à Ghita Mezzour, spécialiste en intelligence artificielle. De plus, ce poste a été établi pour faire progresser la numérisation, améliorer les services numériques aux citoyens, et répondre aux défis révélés par la gestion de la pandémie de COVID-19, tels que l’éducation à distance et le télétravail.