La pandémie a impacté la consommation du sucre blanc au Maroc

La gourmandise est un péché mignon pour de nombreuses cultures à travers le monde, mais au Maroc, c’est le sucre qui règne en maître. Cette douce tentation est une passion nationale, malgré les avertissements des experts en santé qui considèrent le sucre comme un ennemi redoutable pour notre bien-être. La consommation de sucre blanc, en particulier, est en hausse constante, comme l’indique le rapport sur la compensation accompagnant le projet de loi de finances (PLF) 2024.

Ce rapport révèle que la consommation nationale de sucre blanc a connu de légères variations au cours de la période 2016-2022. En 2016, elle a enregistré un bond de plus de 2%, mais entre 2018 et 2021, elle a amorcé une tendance à la baisse en régressant de 1,6%. Cette diminution est attribuée en grande partie aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui appelle à la réduction de l’utilisation de ce produit. Cependant, la chute la plus marquante a été observée en 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 a entraîné des restrictions de mobilité et la fermeture des cafés et restaurants.

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En 2022, une légère augmentation a été constatée, portant la consommation à 1 202 000 tonnes, soit une hausse de 0,42% par rapport à 2021. Le sucre granulé demeure le favori des Marocains, représentant 59% de la consommation nationale globale en raison de son utilisation aussi bien par les ménages que par les différentes industries agroalimentaires. En deuxième position, on trouve le sucre en pain avec une part de 26%, ancré dans la culture marocaine, en particulier dans les zones rurales et lors des événements sociaux. Enfin, le sucre en morceaux et en lingots se classe en troisième position, avec une part de 15%.

Pour maintenir un équilibre dans ce secteur, l’État marocain a mis en place plusieurs mesures. Il maintient les droits de douane sur les importations de sucre brut à 35% du prix déclaré, dans le but de protéger la production nationale. Des subventions sont également accordées si le prix d’importation dépasse un seuil spécifique. De plus, il existe un prix de vente incitatif pour les agriculteurs qui cultivent de la canne à sucre, ainsi que des subventions pour la consommation de sucre raffiné, garantissant ainsi la stabilité de son prix sur le marché local.

La charge de compensation du sucre à la consommation a suivi la même tendance d’évolution que les quantités consommées. Sur la base d’une subvention forfaitaire à la consommation du sucre de 2 847 DH/T, la charge de ce produit est restée presque stable à 3,4 milliards de DH entre les années 2021 et 2022, à l’instar des années 2017-2019.

Cependant, la subvention du sucre à la consommation a connu, à partir du 14 avril 2023, une hausse de 25% en raison de la revalorisation des prix des cultures sucrières. En conséquence, la charge de compensation du sucre à la consommation dépassera les 4 milliards de DH en 2023, ce qui suscite des préoccupations quant à la viabilité de cette politique de subvention dans le contexte économique actuel. La question de la gourmandise des Marocains et de sa conséquence sur la santé publique est un débat en cours qui continue de diviser les experts en santé et les décideurs politiques.

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