La Silicon Valley au cœur du protectionnisme de Trump
La Chine est dans la ligne de mire de Washington.e géant asiatique fort d’une croissance inégalée est limité dans ses investissements agressifs dans des technologies censées maintenir la compétitivité mondiale américaine.
La politique américaine de l’administration Trump, la même qui a causé les remous de la guerre commerciale sino-américaine impacte cette fois-ci le secteur des nouvelles technologies. Les investisseurs chinois et les start-ups américaines sont concernés par des mesures limitantes quant aux investissements désormais possibles. Visant à inhiber l’accès de la Chine à l’innovation américaine, une nouvelle législation a été signée par le président américain afin de renforcer la capacité du gouvernement à bloquer les investissements étrangers dans les sociétés américaines. Une mesure qui aurait comme effet de bloquer le transfert technologique naturel qui se fait entre pays sous-traitant et pays contacteur.
Les investisseurs dans le monde entier ont versé plus de 84 milliards de dollars aux start-ups américaines au cours des trois premiers trimestres de l’année dernière, dépassant ainsi les financements de l’année précédente, selon le fournisseur de données PitchBook. Le financement chinois à lui seul aurait atteint le montant record de 3 milliards de dollars l’an passé. Cela serait en partie sous l’effet de la précipitation des investisseurs et des entreprises de technologie cherchant à conclure des accords avant l’adoption d’un nouveau régime réglementaire en août.
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Désormais, « Les transactions impliquant des entreprises chinoises, des acheteurs chinois et des investisseurs chinois ont pratiquement cessé », a déclaré l’avocat Nell O’Donnell, qui a représenté des sociétés de technologie américaines dans des transactions avec des acheteurs étrangers.
Nouveau défi et nouvel organe de sécurité intérieure
Trump n’a de cesse d’expliquer qu’il veut stopper le processus qui amènerait la Chine à mettre la main sur des technologies américaines stratégiques. C’est alors qu’entre en scène le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis : le CFIUS est un comité gouvernemental chargé de protéger la sécurité nationale en examinant les transactions économiques (telles que les fusions et acquisitions) réalisées par des entités étrangères. Le comité est présidé par le secrétaire du Trésor et compte parmi ses membres les secrétaires de la justice, de la sécurité intérieure, du commerce, de la défense, de l’État et de l’énergie, ainsi que le représentant américain au commerce et le chef du bureau de la science et de la technologie de la Maison-Blanche.
Un organe politique pour faire court dont le but est de limiter l’emprise de nations étrangères sur la main mise américaine dans le secteur des nouvelles technologies. Considéré comme un « concurrent stratégique » pour qui aura le contrôle de cette dite industrie, les Etats Unis ont recours au CFIUS afin d’éviter que la Chine ne s’empare des entreprises américaines les plus renommées.
Tout de même et pour rappel, la suprématie des Etats-Unis reste plus ample que celle dont la Chine est supposée disposer : « Le budget de recherche militaire américain, de l’ordre de 700 milliards de dollars, est 11,5 fois plus élevé que celui de la Chine. Chaque année, les États-Unis déposent 14 000 brevets contre 2000 pour la Chine. Depuis 1990, deux prix Nobel ont été octroyés à la Chine contre 114 décernés aux Américains. »
Abdellah Chbani