La très contestée réforme des retraites en France (encadré)

La très contestée réforme des retraites proposée par le gouvernement d’Emmanuel Macron, attaquée par l’opposition comme dans la rue, prévoit plusieurs mesures. En voici l’essentiel :

Décaler l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans

L’un des points clés et controversés de cette réforme des retraites de 2023 est l’âge légal de départ à la retraite repoussé à 64 ans en 2030. L’objectif est de repousser l’âge légal de départ de 3 mois par année de naissance. Le gouvernement veut aussi accélérer l’allongement de la durée des cotisations à 43 ans dès 2027.

L’âge légal de départ à la retraite est aujourd’hui fixé à 62 ans et 3 mois. Il augmentera progressivement pour atteindre l’âge de 64 ans en 2030. Toutes les personnes nées après le premier septembre 1964 sont concernées par cette réforme.

Particularité en cas d’invalidité ou d’inaptitude : Les travailleurs en invalidité et en inaptitude verront leur seuil de départ à taux plein fixé à 62 ans.

Mettre fin aux régimes spéciaux

Le gouvernement prévoit la fermeture progressive des régimes spéciaux de retraite (RATP, régime des électriciens et gaziers, Banque de France…) pour les nouveaux embauchés à partir de septembre 2023. Pour les salariés actuels des régimes spéciaux, la durée de cotisation va être allongée selon un calendrier qui sera négocié.

Lire aussi : Réforme des retraites en France: Le gouvernement face à la gronde de la rue

Augmentation de la pension de retraite minimum de 100 euros brut par mois

Selon le gouvernement, le minimum de pension de retraite sera revalorisé à hauteur de 85% du SMIC dès 2023. Cette mesure concerne les retraités actuels et futurs ayant effectué une carrière complète au SMIC. Les pensions les plus basses, soit deux millions de petites retraites, seront revalorisées à hauteur de 100 euros par mois à compter du mois de septembre 2023 (25 euros au titre de la pension minimum de base et 75 euros au titre de la majoration du minimum de pension).

Toutefois, des économistes sont montés au créneau, pointant plusieurs incohérences dans les chiffres avancés par l’Exécutif. Modification du dispositif de carrières longues

La retraite sera possible dès 58 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans. L’âge légal sera fixé à 60 ans pour les personnes qui se sont lancé dans la vie active avant 18 ans. Une mesure de façade, selon les syndicats, tant qu’elle ne touche qu’une toute petite partie des travailleurs. Création d’un index sur l’emploi des seniors

Toutes les entreprises de plus de 300 salariés devront renseigner, à compter de fin 2024, sur un index public leur taux de recrutement et d’emploi des employés seniors. La mesure sera obligatoire dès cette année pour les entreprises de plus de 1000 salariés. Un refus entrainera une sanction financière équivalente à 1% du coût de la masse salariale de l’entreprise en question.

Prise en compte de la pénibilité

Les salariés qui exercent des métiers considérés comme « exposés à la pénibilité » auront droit à des dispositifs d’adaptation du poste du travail ainsi qu’à un accès renforcé à la reconversion professionnelle.

L’exécutif a annoncé aussi la création d’un fonds pour prévenir l’usure professionnelle doté d’un milliard d’euros sur le quinquennat. Les métiers bénéficiaires du fond seront définis par les branches professionnelles et par la sécurité sociale. Là aussi, les centrales syndicales sont sceptiques, la mesure avancée dépendant, selon elles, de plusieurs variables et intervenants.

Avec MAP

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