La victime présumée du journaliste Raissouni sort de son silence et pointe du doigt l’AMDH
Adam Muhammed, présumé victime d’agression sexuelle par le Rédacteur en chef du quotidien Akhbar al-Yaoum Souleimane Raissouni, qui a été placé en garde à vue le 22 mai, sort de son silence en publiant une lettre sur son profil Facebook, dans laquelle il pointe du doigt l’AMDH pour avoir dévoilé son identité, mettant ainsi sa vie en danger.
Muhammed Adam a précisé dans sa déclaration qu’il a reçu, le 28 mai, « une réponse écrite contenant la proposition du président de l’Association marocaine des droits de l’Homme d’organiser une réunion d’écoute. Sa date sera déterminée ultérieurement après la levée des mesures du confinement. Alors que le président de l’association en question n’a pris aucun contact avec moi avant de faire sa déclaration choquante, le 30 mai, qui révèle mes données personnelles, entre autres, mon nom ».
Selon la même source, « ce dernier prétend qu’il m’a contacté après la diffusion du contenu de sa déclaration, et que j’ai décidé, à mon tour, de ne pas répondre ». Il argue dans sa publication que « cet appel qu’il a fait, juste après la divulgation de mes données personnelles, était pour lui-même et non pour moi».
Dans ce contexte, Adam a posé quelques questions, notamment sur « la raison pour laquelle l’AMDH a diffusé sa déclaration, écrivant en gros sur l’accusé qui m’a violé agressivement, tout en parlant de moi au pluriel et en faisant référence à une catégorie à laquelle j’appartiens en tant que plaignant, avec une petite police qui nécessite des efforts lors de la lecture ». Et d’ajouter que « l’AMDH a adopté dans sa déclaration une langue et un contenu désignant une accusation exagérée envers l’accusé, avec une solidarité inconditionnelle ».
L’activiste LGBT, comme il s’identifie sur les réseaux sociaux, insiste sur le fait que l’association essaye, par tous les moyens, de résumer et de définir « ses souffrances » et son dossier par un « simple règlement de comptes. Selon sa déclaration, Adam n’est pas une victime, il n’est qu’une » personne avec une fausse identité » ».
Par ailleurs, l’arrestation de l’accusé en détention provisoire était, selon Adam, fondée sur la plainte qu’il a déposée auprès de la police, « Je l’ai posté sur Facebook pour information en premier et pour l’utiliser ensuite comme moyen pour la faire parvenir à la justice. J’ai déposé cette plainte sans aucune pression d’une certaine partie », affirme-t-il.
« Nous avons partout dans le monde des cas de viol, et avant cela, nous avons aussi des dossiers de victimes d’agressions sexuelles graves au Maroc. Nous ne pouvons pas obliger les victimes à parler immédiatement, alors, on ne peut pas considérer le silence comme une raison suffisante pour nier ou remettre en cause la crédibilité de leurs causes », précise-t-il.